
La filière des agrumes au Maroc est confrontée à d’énormes difficultés liées à la baisse de production du fait de la rareté des précipitations, ce qui affecte sa présence sur les marchés internationaux.
Même avec deux profils et envergures économiques différents, Ouarzazate et Franche-Comté ont choisi délibérément d’associer leurs compétences et misent ainsi sur la complémentarité. Leur coopération décentralisée est entrée depuis la semaine dernière dans un stade avancé. La convention signée récemment à Ouarzazate promet un partenariat multidimensionnel.
Depuis déjà 2004, les deux parties œuvrent pour l’appui à la filière laitière dans la province d’Ouarzazate, notamment la mise à niveau et la professionnalisation de la coopérative laitière de Tamtkalte. Cette coopération décentralisée qui portait sur les secteurs de l’agro-industrie et d’élevage vient de s’étendre à d’autres activités aussi importantes, à savoir la formation et le renforcement des capacités d’une part et la préservation de l’environnement de l’autre. Au terme de cette convention, un programme triennal de soutien à l’intercommunalité sera élaboré, en collaboration avec la Direction générale des collectivités locales et le ministère marocain de l’Intérieur.
Si le niveau agro-industrie comprend la création d’une fromagerie, la mise à niveau d’une laiterie et la mise en place d’une ferme pilote, le programme triennal, lui, préconise le soutien à la filière caprine, le développement de la filière viande (montbéliarde), avec la mise en place d’un abattoir moderne et normalisé, ainsi que la valorisation de l’arboriculture. Les composantes de ce programme comprendront également un axe relatif à l’amélioration des services de l’Etat et des collectivités. Ceci nécessite bien évidemment une formation en faveur des partenaires : les éleveurs de la coopérative, les élus et le personnel administratif. Les ressources humaines étant un pilier pour le succès de tout partenariat de ce genre.
Et pour diversifier les produits économiques générateurs de revenus dans la région, la convention a prévu la mise en place d’un centre dédié à la formation aux métiers du tourisme rural et de montagne. Les parties signataires de cette convention, à savoir la province d’Ouarzazate, son Conseil provincial et le Conseil région de Franche-Comté n’ont pas omis de signaler l’importance de la composante environnement. Il s’agira dans ce cadre de créer une décharge contrôlée pour le Grand Ouarzazate avec la collecte des déchets, leur traitement ainsi que la prévention de la pollution, et la qualité de l’eau.
Pour ce qui est des modalités du financement, la nouvelle convention, qui ne mentionne aucun montant, stipule que la contribution financière des parties françaises pour chaque plan d’action ne pourra excéder 50% du coût. La conduite des projets conjointement définis devra impliquer une participation financière de l’ensemble des parties concernées dans la limite de leurs ressources et possibilités. Pour corroborer cette ligne de conduite, les parties ont souligné que les démarches de coopération décentralisée relèvent surtout d’une volonté de renforcement de l’autonomie des collectivités locales.
Modalités exécutoires
Pour la mise en exécution des termes de cette convention, un comité de pilotage se réunira deux fois par an pour chaque projet, afin de s’assurer de la bonne exécution des plans d’action et apporter des solutions aux problèmes survenus. Le comité est coprésidé par le gouverneur d’Ouarzazate et le président du Conseil régional de Franche-Comté ou leurs représentants respectifs.
Source : L’Economiste - Ali Rachdi
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