En refusant depuis des années de rapatrier des enfants français en danger dans des camps syriens, la France viole leur droit à la vie, ainsi que leur droit à ne pas subir de traitements inhumains et dégradants, a déclaré jeudi, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU.
Le Comité des droits de l’enfant (CRC) a publié son rapport après examen de trois requêtes déposées par un groupe de ressortissants français dont les petits-enfants, nièces et neveux sont actuellement détenus dans les camps de Roj, d’Aïn Issa et d’Al-Hol, sous le contrôle des forces kurdes. Depuis l’année dernière, 62 enfants seraient morts dans les camps à cause des conditions de vie, selon le comité.
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« Les enfants vivent dans des conditions sanitaires inhumaines, manquent des produits de première nécessité, notamment l’eau, la nourriture et les soins de santé, et font face à un risque imminent de mort. La situation est donc extrêmement urgente », a déclaré Ann Skelton, membre du Comité.
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Depuis que les proches de ces enfants ont tiré la sonnette d’alarme en portant l’affaire devant le Comité, le gouvernement français a rapatrié 11 sur 49. Au nombre des enfants encore présents dans ces camps, il y en a qui sont nés en Syrie, tandis que d’autres y ont voyagé avec leurs parents français qui auraient collaboré avec le groupe terroriste Daech.
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Mais qu’importe la faute de leurs parents, le Comité estime qu’ils n’ont pas à être abandonnés dans ces conditions difficiles. Il exhorte la France à prendre des mesures urgentes pour rapatrier les 38 enfants restants, « car chaque jour qui passe crée un risque pour de nouvelles victimes », a souligné Mme Skelton.