Une Marocaine de 28 ans est décédée après avoir pris des pilules amincissantes achetées auprès d’une inconnue qui faisait la promotion de ces produits sur Instagram.
Je vous narre ci-après la mésaventure qu’a dû endurer une M.R.E. venue d’Italie début août de cette année pour passer 30 jours de congé avec son mari et ses 2 enfants.
Ledit mari l’emmène chez ses parents et 3 jours plus tard, il part pour soi-disant visiter ses propres parents. Et puis silence radio !
Après 3 semaines, l’épouse reçoit une citation à comparaître devant le juge en vue du divorce.
Il est à noter que ce couple est marié depuis presque 10 ans, que l’épouse réside en Italie et que leurs enfants sont nés là-bas. A noter également que le mari, en quittant sa belle-famille, a pris le passeport et la carte de séjour de son épouse, documents sur lesquels figurent également les enfants. Vers la fin du même mois, le mari quitte tranquillement le Maroc et rejoint l’Italie. Voilà comment ces femmes sans histoire sont embarquées ainsi que leurs familles dans un cycle infernal.
Commence alors le parcours du combattant qui les conduira du commissariat du quartier au ministère de l’Intérieur en passant par le bureau du procureur du Roi, aux locaux de la PJ, au consulat d’Italie, à la préfecture, aux fondations Mohamed V et Hassan II et j’en passe … Il s’agit en fait de renouveler les documents subtilisés.
Mais là où le bât blesse, c’est qu’aucun de ces organismes ne semble, à quelques exceptions près, réellement affecté par la détresse des victimes.
Pourtant, au début de chaque période estivale, tous les Marocains sont témoins devant leur petit écran de la sollicitude de notre Roi envers ces MRE et tous les témoignages diffusés sur les 2 chaînes nationales donnent l’impression que tout baigne !! Le message du Souverain est à chaque fois clair et précis : les M.R.E. doivent être épaulés dans toutes leurs démarches. La réalité est tout autre. Il y a bien un sous secrétariat chargé des M.R.E, mais si ce ministère n’est pas en mesure de trouver des solutions rapides et efficaces aux problèmes de cette catégorie de Marocains, ce « ministère des 3 mois d’été » n’a plus sa raison d’être.
Nous avons entendu parler d’un guichet unique pour les investisseurs. L’idée est là.
Et un guichet unique dans ce ministère, en étroite collaboration avec les différents consulats et ambassades à forte densité d’immigrés marocains ainsi qu’avec les autres départements concernés serait un atout. Car pour le consulat d’Italie par exemple, un cas comme celui-ci est un problème maroco-marocain alors que ce n’est pas vrai. Les enfants de ce couple sont italiens puisque nés sur le sol italien, leur mère dispose d’une carte d’identité italienne, d’un permis de conduire italien et d’une carte de séjour italienne et ce depuis 9 ans et demi.
Les multiples démarches entreprises dans les différents services et administrations cités plus haut, nous ont d’une part édifié sur le marathon qui attend les Marocaines et Marocains dans cet Etat et nous ont permis d’autre part de côtoyer des hommes et des femmes dont les situations sont sinon plus inquiétantes, voir dramatiques.
En fait, cette jeune femme dont il est question dans cet article, c’est ma fille.
B. ALAOUI-Casa
Libération, Maroc
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