Le Maroc ambitionne de faire renaître sa flotte commerciale des cendres. Pour ce faire, une délégation gouvernementale s’est rendue en Corée du Sud, à la rencontre du géant de la construction navale HD Hyundai Heavy Industries.
La concurrence est rude entre les différentes compagnies de transport qui assurent le trafic entre des villes marocaines et européennes. La RAM, la CTM, la Comanav, la Comarit et d’autres transporteurs déploient de gros efforts pour attirer la clientèle MRE, de plus en plus exigeante.
Et pour cause, cette clientèle est non seulement nombreuse mais, en plus, elle dispose d’un pouvoir d’achat jugé intéressant. Pour les compagnies maritimes interrogées, les MRE sont considérés depuis de nombreuses années comme des clients à privilégier et à chouchouter. Cette cible constitue, entre les 15 juin et 15 septembre, près de 85% du trafic passagers de la Comanav, avec une pointe fin juillet-début août, affirme Miloud Noukoud, responsable commercial. Elle mérite donc une attention toute particulière.
"Des tarifs préférentiels sont accordés exclusivement aux MRE, avec une franchise bagage spéciale. Ils bénéficient de réductions pouvant aller jusqu’à 60% par rapport aux pleins tarifs", affirme Mourad El Kanabi, directeur pour la délégation Europe de Royal Air Maroc.
Les compagnies maritimes ont, elles aussi, leur formule. "Sur chacune de nos lignes, un tarif spécial MRE pour les individuels et un autre pour les familles est appliqué", indique Miloud Noukoud. Ainsi, sur la ligne Tanger-Gênes, inaugurée l’été dernier pour répondre aux besoins des Marocains résidant en Italie, la Comanav accorde une réduction de 30% pour les MRE voyageant individuellement et de 40% pour les familles d’au moins quatre personnes se déplaçant en voiture. Sur la ligne Sète-Nador, la même politique tarifaire est appliquée. Pour ceux qui achètent les billets aller-retour, une réduction supplémentaire cumulable de 10% leur est accordée.
· C’est parti pour la CTM
Sur la ligne Tanger-Algésiras, les MRE bénéficient d’une réduction de 20% à condition qu’ils achètent leurs billets dans la ville où ils résident. C’est ce qu’indique Abdelaziz Moutassim, inspecteur commercial chez IMTC, une des six compagnies constituées en pool sur cette ligne.
La CTM, principal autocariste marocain, avait tardé à comprendre l’intérêt de cette niche. Le transporteur accorde des réductions à des corps de métiers comme les journalistes, les enseignants ou encore les militaires. L’été dernier encore, rien n’était prévu pour les MRE. Aujourd’hui, c’est chose faite. Pour la première fois cette année, le transporteur est en train de finaliser un partenariat avec une banque de la place (dont le nom n’est pas encore divulgué), pour offrir à cette clientèle un package "intéressant" (tarifs et franchise bagages notamment).
Pour l’instant, Saïd El Rhana, responsable commercial de la compagnie, préfère ne pas communiquer sur les tarifs. "Rien n’est encore officiel". "Les négociations sont en cours", souligne-t-il. Ce qui est sûr, c’est que l’autocariste commence dès ce mois-ci à desservir la Hollande. Jusqu’ici, seules la Belgique, la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne l’étaient.
Côté fréquences, un effort est également déployé pour faire face à l’afflux d’émigrés qui retournent au pays. La RAM prévoit ainsi des vols supplémentaires sur les lignes où le besoin se fait sentir. Sur la France, "la capacité programmée est supérieure de 25% à l’offre basique", indique le directeur commercial de la compagnie. Sur les marchés européens (hors France), l’offre est quasiment doublée en période de pointe.
Les compagnies maritimes prévoient elles aussi une augmentation des fréquences. Le pool qui opère sur la ligne Tanger-Algésiras double le nombre de départs par sens et par jour. Au lieu de 7 en basse saison, le nombre de départs passe à 14 en période estivale. Un navire prend ainsi le large toutes les 45 minutes, ce qui réduit les délais d’attente pour les passagers et fluidifie le trafic sur la ligne.
Sur Alméria-Nador, la Comanav affrète un bateau supplémentaire en haute saison, en collaboration avec Ferry Maroc. Sur Tanger-Gênes, un deuxième ferry est affrété cette année.
Les différentes compagnies de transport déploient par ailleurs des efforts pour améliorer les conditions de séjour des MRE dans les ports, aéroports et stations de cars. A la RAM par exemple, un comité MRE a été créé au sein de la direction commerciale, qui a établi une charte qualité. De plus, les équipes ont été renforcées pour améliorer le service offert dans les agences à l’étranger et aux aéroports. Des annonces en arabe ont été généralisées dans les aéroports étrangers qui le permettent. "En outre, l’ensemble du personnel de la compagnie a été sensibilisé pour accorder une attention particulière aux MRE", insiste Mourad El Kanabi.
Même chose chez les compagnies maritimes, notamment à la Comanav où il est question cette année de "régler les problèmes d’attente, d’améliorer les conditions d’accueil et de faciliter les vérifications douanières".
leconomiste.com
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