« 88 % des Marocains sont défavorables à la normalisation Maroc-Israël »

11 janvier 2021 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Sion Assidon, défenseur de la cause palestinienne, membre fondateur du mouvement Boycott désinvestissement sanctions (BDS) Maroc a réagi à la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.

«  Un sondage récent indiquait qu’ils (les Marocains) sont à 88 % défavorables à la normalisation, au changement majeur de position du Maroc officiel qui vient de se produire et à l’atmosphère de guerre dans laquelle le royaume s’installe  », a-t-il déclaré dans une interview accordée à Actualité Israël.

Il se demande : «  quel événement nouveau serait survenu qui justifie de tendre la main à l’occupant ? Aurait-il annoncé qu’il prévoit l’évacuation des territoires occupés en 1967, des hauteurs syriennes du Golan, de la Cisjordanie avec ses 700 000 colons dont l’installation est un crime de guerre (encore un) ? Ou qu’il renonçait à considérer Jérusalem comme la capitale de l’occupation ? Aurait-il signifié qu’il était question de lever le siège médiéval de Gaza ?  »

L’ancien secrétaire général de Transparency-Maroc a fait remarquer que non seulement rien n’a changé, mais la violence contre le peuple palestinien ne cesse de monter. Une situation qui l’amène à déclarer que tendre la main à l’occupant dans ces circonstances est bien une rupture majeure, un changement de cap du Maroc officiel sans justification possible.

Aux yeux du défenseur de la cause palestinienne, la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara est «  un non-événement  », car «  le statut juridique international du Sahara n’en est pas changé, du point de vue des Nations unies  ». «  Cela tient du bon sens, même le secrétaire général des Nations unies s’est senti obligé de le rappeler. Je me répète : ce qui a changé, c’est la position du Maroc officiel par rapport à la cause de la Palestine  », ajoute-t-il.

M. Assidon relève par ailleurs que la dernière mode est de justifier «  l’ignominie de la normalisation par les liens historiques du Maroc avec les colons d’origine marocaine  ». «  C’est une erreur grave qui encourage le racisme par la confusion entre judaïsme et sionisme  », martèle-t-il, persuadé qu’«  on peut masquer à quelques-uns la vérité pendant longtemps. Mais sur le moyen et long terme, on ne pourra pas brouiller la conscience de la grande masse des Marocains.  » 

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