
Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.
L’armée américaine manque de recrues, en particulier d’interprètes et de médecins. Pour tenter d’y remédier, le Pentagone lance un programme destiné à attirer les immigrés en échange de la promesse d’une naturalisation accélérée.
Les sergents Campos et Berraz sont en mission. Pas de patrouille ni de risque d’embuscade, mais une balade dans Brooklyn, à New York, avec distribution de cartes de visite, à qui veut bien les prendre. Les deux hommes recrutent pour l’armée américaine.
On est loin de Bagdad, dans ce quartier de Bay Ridge, à la population majoritairement immigrée. Mais si besoin est, c’est en arabe qu’Abdelkader Berraz parle aux jeunes gens qu’il croise dans la rue.
C’est une des missions de l’équipe, dans ce quartier où se mélangent toutes les races et les origines : recruter des soldats parlant des langues étrangères.
Revenus dans leur bureau, les deux hommes ont un argument qui peut peser lourd : engagez-vous, vous obtiendrez la nationalité américaine.
Abdelkader sait de quoi il parle : né au Maroc, il est venu étudier à New York puis il y est resté. En 2005, il a appris que l’armée cherchait des soldats parlant arabe. Dans le civil, il lui aurait fallu des années pour obtenir la nationalité américaine. Une fois engagé, dit-il "ça m’a pris trois mois, c’est incroyable ! J’avais jamais pensé que je deviendrais un soldat américain."
Le recrutement d’étrangers n’est pas une nouveauté : chaque année, les armées américaines recrutent déjà quelque 8000 étrangers. Le sergent Alejandro Campos, venu de la République Dominicaine alors qu’il était enfant, a franchi le pas il y a sept ans.
Son expérience l’aide à expliquer aux jeunes recrues ce qu’est l’armée américaine. "Personne ne vous demande si vous êtes un citoyen ou pas. Tout le monde porte le même uniforme, tout le monde croit dans la même chose qui est : défendre ce pays", assure-t-il.
Jusqu’à présent, seuls les titulaires d’une carte de résident permanent, ou "carte verte", pouvaient s’engager. Mais à défaut de troupes suffisantes pour les opérations américaines à l’étranger, notamment en Irak et en Afghanistan, le Pentagone a dû revoir sa politique. Elle lance donc un programme expérimental qui permettra de recruter cette année un millier d’étrangers. Seule condition : être légalement sur le territoire depuis au moins deux ans.
Quand on demande au sergent Abdelkader si, dans son pays d’origine, on ne voit pas d’un mauvais œil son engagement sous la bannière américaine, il répond avec pragmatisme : "Chaque mois, j’envoie de l’argent à ma famille au Maroc et ils sont contents."
La porte n’est toutefois qu’entrouverte : les immigrés entrés clandestinement sur le territoire ne peuvent pas espérer entrer dans l’armée américaine.
France 24 - Emmanuel Saint-Martin
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