Mosquée de Metz : le don du roi Mohammed VI confirmé et encadré

Mohamed Hicham Joudat, président de l’association de Grande mosquée de Metz (GMM), apporte des clarifications sur le financement du futur lieu de culte à hauteur d’un million d’euros par le roi Mohammed VI.

« Il ne s’agit en aucun cas d’un financement étatique, mais bien d’un don privé du roi Mohammed VI », insiste Mohamed Hicham Joudat auprès de France bleu, soulignant que le souverain marocain a répondu à une sollicitation publique et que sa contribution s’inscrit dans un cadre légal rigoureusement défini par le ministère de l’Intérieur français. Ces clarifications interviennent après que l’Union des familles laïques de la Moselle (UFAL 57) a saisi la justice pour exiger plus de clarté sur l’origine des fonds. L’organisation avait dénoncé « une ingérence ». Mais le tribunal a rejeté son recours. De plus, l’UFAL57 a été condamnée à verser 2 000 euros à l’association de Grande mosquée de Metz (GMM).

L’UFAL 57 avait également dénoncé les conditions dans lesquelles la ville de Metz a attribué des fonds publics dans ce projet à l’été 2023. « La Grande Mosquée savait qu’elle avait perçu cet argent au moment où le conseil municipal a délibérée de cette subvention de 490 000 euros et ne l’en a pas informé », avait fustigé Matthieu Gatipon Bachette, président de l’UFAL 57. L’opposition à ce financement public s’explique par le fait que l’islam ne figure pas parmi les cultes reconnus par le concordat d’Alsace-Moselle alors que ce même régime juridique a, comme l’a rappelé le maire François Grosdidier, permis par le passé de financer la rénovation d’églises messines, telles que Sainte-Thérèse et Sainte-Bernadette.

Actuellement, l’association de Grande mosquée de Metz (GMM) continue de rechercher d’autres soutiens financiers à l’étranger, sans toutefois divulguer les identités des donateurs potentiels. Pour Joudat, ce lieu de culte en cours de construction revêt d’une importance capitale pour les fidèles musulmans et son association. « Beaucoup de fidèles prient dans des conditions précaires, parfois même dans la rue. Lors des grandes fêtes religieuses, nous devons louer le parc des expositions de Metz, ce qui représente un coût exorbitant de 15 000 euros par jour », a-t-il détaillé.