Mort de Sihem Belouahmia : les aveux du tueur présumé

5 février 2024 - 14h00 - France - Ecrit par : S.A

L’autopsie de Sihem Belouahmia, la lycéenne de 18 ans, disparue le 25 janvier 2023 près d’Alès dans le Gard, puis retrouvée morte dans la nuit de mercredi à jeudi 2 février de la même année en bordure d’un chemin forestier, col de la Croix-des-Vent, contredit la version des faits livrée par Mahfoud H., l’ex-compagnon de la cousine de la victime.

Le 25 janvier 2023, Sihem avait quitté l’appartement de sa grand-mère Fatima, rue d’Alger, pour rejoindre en pleine nuit la voiture de Mahfoud H., 39 ans et 14 condamnations (au moment des faits), dont elle aurait été amoureuse. Depuis, elle n’avait plus donné signe de vie. La jeune fille aurait, dans une communication sur le réseau social Snapchat avec une de ses connaissances, précisé que si elle ne donnait pas de nouvelles, il fallait immédiatement prévenir ses frères, rapportait RTL. Après le signalement de sa disparition, les gendarmes du Gard avaient lancé un appel à témoins pour la retrouver. Dans la foulée, ils arrêtent deux personnes : Mahfoud H. et son ex-compagne. Le 1ᵉʳ février 2023, les aveux du presque quarantenaire placé en garde à vue par les gendarmes de la section de recherches de Nîmes la veille, ont permis de retrouver le corps dans vie de la jeune femme abandonnée en bordure d’un chemin forestier, col de la Croix-des-Vents. Le crime serait survenu « après une dispute liée à leur relation amoureuse », annonce la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.

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Le jour de la disparition, Mahfoud H., aujourd’hui âgé de 40 ans, avait emmené Sihem dans son appartement, ce que le suspect a nié. En octobre dernier, il a assuré à la juge qu’il existait une relation amoureuse entre lui et la victime, rapporte Le Parisien. « J’ai fait deux erreurs, explique le quadragénaire. La première, c’est d’avoir couché avec Sihem […] La deuxième, c’est que plus on avançait dans le temps plus elle s’accrochait et plus j’avais du mal à m’en dépêtrer. » Quelques jours plus tard, il doit comparaître devant la cour d’assises, suspecté d’un braquage commis des années plus tôt. Il recontextualise face à la juge : « J’ai trois enfants petits, je dois repasser et rentrer dans cette ambiance-là avec des enfants. Je suis… je suis pas moi. J’essaye de me… je dois gérer mon stress… […] Vu mon casier et mes antécédents, je pense que je n’ai aucune chance et que je vais re-rentrer » en prison… C’était peu de choses aux yeux de la lycéenne. « Sihem me demande si elle pourra venir me voir au parloir, raconte le père de famille. C’est cette chose-là qui a déclenché cette dispute. »

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« Je ne me suis pas levé ce matin-là en me disant que j’allais la tuer […] J’étais face à elle, j’ai mis ma main sur sa bouche, je ne voulais pas la tuer, je voulais juste la faire taire. […] Lorsque Sihem s’est écroulée je ne pensais pas qu’elle était morte… », raconte Mahfoud. L’autopsie de la jeune fille contredit cette version du drame. Selon les médecins légistes, la victime est morte d’une « strangulation ayant entraîné un arrêt cardiorespiratoire ». Elle souffre d’une fracture « au niveau de l’os hyoïde, laissant penser qu’une certaine pression avait été exercée sur le cou », notent-ils. « Je n’ai pas étranglé Sihem », conteste Mahfoud H., qui encourt une lourde peine de prison. « Sihem manque à sa famille et quelque part elle me manque aussi, a même assuré le suspect. Je regrette mon geste », ajoute-t-il.

À lire :Disparition inquiétante de Sihem dans le Gard

Selon proches de la victime, il n’existe aucune relation amoureuse entre Sihem et Mahfoud H. décrit comme doté d’une « tendance à tromper pour un profit personnel ». « Aucun proche de Sihem n’indique avoir reçu les confidences de cette dernière au sujet d’une relation sentimentale vous unissant », s’étonne ainsi la magistrate face au suspect. « Je n’ai jamais vu ou entendu de choses qui démontrent que Sihem avait une relation amoureuse avec Mahfoud », a par exemple confié la meilleure amie de Sihem. En atteste également un message « tendancieux » entre Mahfoud et la jeune fille. « Sihem, tu es comme ma petite sœur. S’il y a quelqu’un qui touche à un cheveu de toi, c’est comme s’il touchait à ma fille », écrivait le suspect. « Pour moi, cette relation n’a jamais existé, assure une autre amie de Sihem. Je pense que cette relation a été inventée par Mahfoud pour réduire sa peine. »

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