Suite aux instructions du roi Mohammed VI, le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’active pour la réforme du Code de famille.
La réforme constitutionnelle conduite par le Roi Mohammed VI, qui peut paraître au départ comme un coup de maître (version machiavel) visant le maintien de la centralité de la monarchie, reflète en réalité la faiblesse des dispositifs démocratiques au Maroc, estime Thierry Desrues, chercheur à l’Institut espagnol des Etudes sociales avancées (IESA-CSIC).
L’auteur explique dans son analyse intitulée "Mohammed VI, solitude du pouvoir et réformes", publiée mardi par le quotidien espagnol El Pais, que les changements opérés au Maroc n’ont pas eu un impact concret sur les relations entre le palais, le gouvernement et le parlement, et reflètent plutôt la faiblesse de ces dispositifs démocratiques.
Pour Thierry Desrues, les partis politiques n’ont pas réussi à se regénérer et se contentent de progresser dans le sillage des initiatives royales, sachant que la popularité de Mohammed VI sape la légitimité même de la structure actuelle des partis, note l’auteur.
En l’absence d’un système de partis et d’un parlement légitimés par les marocains, "le Roi se retrouve seul avec son peuple" et devrait gérer les pressions contradictoires des partisans du statu-quo, des adeptes de la réforme constitutionnelle et celles du courant qui appelle à l’instauration immédiate d’un régime démocratique, faisant référence entre autres au Mouvement 20 février.
Ce processus de réforme politique octroie aux partis un rôle clé dans l’édifice constitutionnel et les exhorte à se "renouveler ou à mourir", indique Thierry Desrues dans son analyse.
Les partis dits "administratifs" n’ont pas été capables de concrétiser la volonté réformatrice du Roi, qui ne serait pas disposé à se laisser imposer un agenda politique, se référant dans ce sens aux trois derniers discours prononcés par le Souverain, à savoir celui du 9 mars, le discours du Trône et celui de la Révolution du Roi et du Peuple et aux interventions des forces de l’ordre pour disperser certaines manifestations, indique Thierry Desrues, chercheur et co-coordonnateur de l’ouvrage collectif "Mohammed VI, processus politiques et changement social au Maroc" paru cette année à Cordoue.
Pour conduire son projet de réformes, le Roi Mohammed VI pourrait même faire appel à l’armée, aux forces de sécurité, au personnel religieux, aux technocrates, ainsi qu’à certaines familles proches de la dynastie Alaouite, pour réussir la transition démocratique du pays, conclut Thierry Desrues.
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