Salah Abdeslam craignait de faire de la prison au Maroc
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Mohamed Abrini, l’un des neuf accusés des attentats de Bruxelles qui ont fait 32 morts en mars 2016 dont 16 à l’aéroport Zaventem, raconte sa version des faits.
À quelques semaines de l’ouverture du procès des attentats de Bruxelles prévu en octobre, Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau », livre son témoignage. Dans ses interrogatoires, il dit avoir appris le 21 mars qu’il allait y avoir un groupe qui allait “taper” à Zaventem et qu’il s’était rasé le 21 mars pour ne pas être reconnu, rapporte La Dernière Heure. Ce jour-là, sa journée commence à 6 h 45. Lui et les autres accusés se préparent. Les bagages une fois chargés dans un taxi, « ils pénètrent ensemble dans l’aéroport ». Sur place, ils prennent une consommation au Délifrance, raconte Mohamed Abrini. Ils venaient de voir des policiers près du Starbucks.
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« Moi j’ai bu un café et Ibrahim une bouteille d’eau et Najim n’a rien pris. Nous étions assis. Najim a alors effectué le branchement des bombes. Les chariots étaient à côté de nous. Il a fait le tour de la table pour les armer », explique-t-il. Il dit avoir paniqué juste après l’activation des bombes : « Une fois les bombes activées, j’ai commencé à paniquer. C’est normal, c’est complètement instable. C’est dangereux. Najim revient s’asseoir à la table. […] Je me souviens aussi qu’à table, j’avais demandé à Najim ce qu’il en était des numéros qu’il avait retenus. Il avait dit que le 17, c’étaient les USA, le 15 la Russie et le 5 ou le 7 Israël ».
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La cellule avait dans son viseur les passagers voyageant vers ces destinations. « Moi je devais partir dans un premier temps vers la file des États-Unis. J’ai dit à Najim que je ne pensais pas que je pourrais les suivre. Ibrahim m’a dit qu’il allait y aller lui-même et il a actionné. » Au total, 11 personnes décèdent sur le coup. La cellule s’apprête à actionner une seconde bombe. « J’avais vraiment peur et même plus que tous les gens, car je savais qu’il allait y avoir une seconde bombe, je savais qu’il y avait des clous dans les bombes, j’étais pris de panique, car j’avais peur que des clous viennent dans mon sac et le fasse exploser ».
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Mohamed assure n’avoir pas voulu désamorcer sa bombe. « Je voulais même m’enfuir avant les explosions, mais je n’ai pas pu le faire. Ce sont des gens avec qui il n’y a pas moyen de parler, de leur dire de laisser tomber et de rester tranquille. » Est-il plein de remords ? « Mais comprenez que dans la situation où j’étais moi, c’était impossible de prévenir qui que ce soit de ce qui allait se passer. Il faut comprendre », se justifie celui qui a été condamné à la prison à perpétuité pour son implication dans les attentats de Paris.
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