Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».
La Ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l’étranger, Mme Nouzha Chekrouni, a entamé lundi une visite de travail de trois jours en Espagne consacrée à l’examen, avec les responsables espagnols, du déroulement du processus de régularisation des immigrés, qui devrait bénéficier à des milliers de ressortissants marocains.
Lundi matin, la ministre a tenu une séance de travail avec le consul général du Maroc à Madrid, Mohamed Rihani, pour prendre connaissance des mesures prises par la représentation consulaire en vue de faciliter la délivrance des documents nécessaires aux immigrés marocains pour constituer le dossier de régularisation que devraient présenter leurs employeurs.
Sur le plan bilatéral maroco-espagnol, Mme Chekrouni tiendra aujourd’hui à Madrid avec la secrétaire d’Etat espagnole chargée de l’immigration, Mme Consuelo Rumi, une réunion centrée essentiellement sur la régularisation de la situation des immigrés marocains et sur les questions liées à l’intégration des membres de la communauté marocaine, légalement établis en Espagne.
La ministre a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que ses discussions avec son homologue espagnole porteront sur les difficultés que rencontrent les immigrés marocains qui veulent obtenir des permis de séjour et sur la possibilité d’assouplir les procédures établies par le gouvernement espagnol dans le cadre de ce processus exceptionnel de régularisation de la situation des travailleurs étrangers.
Un mois après le lancement de cette opération, une évaluation du processus s’avère indispensable, a estimé Mme Chekrouni, d’autant plus que l’objectif initial d’un million de travailleurs à régulariser est loin d’être atteint, selon les spécialistes.
Au lendemain du lancement de ce processus, le 7 février dernier, les différents consulats du Maroc en Espagne ont été pris d’assaut par des milliers de ressortissants marocains résidant sans papiers sur le territoire espagnol pour obtenir, un nouveau passeport, une fiche anthropométrique, des documents indispensables du dossier.
On estime, de source consulaire, que 80.000 à 100.000 marocains ont fait ce genre de démarches. L’actuel processus de normalisation, la plus importante opération de régulation des immigrés en Espagne, pourrait concerner plus de 800.000 sans papiers, dont près de 100.000 Marocains.
Les employeurs disposent d’un délai de trois mois (du 7 février au 7 mai) pour régulariser, par un contrat de travail, leurs employés sans papiers, recensés dans l’une des municipalités du pays avant le 7 août 2004 et qui n’ont pas d’antécédents judiciaires en Espagne ou dans leur pays d’origine.
La question de l’intégration des membres de la communauté marocaine sera aussi au menu des discussions entre les deux responsables. A cet effet, Mme Chekrouni compte présenter à son homologue espagnole plusieurs propositions portant notamment sur la création de centres culturels marocains dans l’objectif de faire connaître la richesse de la culture marocaine et d’oeuvrer à réduire les sentiments xénophobes en Espagne ainsi que le sentiment de déracinement chez les immigrés marocains.
Mme Chekrouni compte aussi mettre sur la table le projet d’organisation de sessions de formation au profit des ONG sur le nouveau code de la famille du Maroc, notamment sur ses aspects en relation avec les membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger.
Les deux responsables devraient aussi discuter de la question des mineurs non-accompagnés et de la manière dont l’Espagne peut faire bénéficier le Maroc de son expérience en matière de création et de gestion des centres d’accueil des mineurs.
Mme Chekrouni prévoit aussi de rencontrer les responsables d’ONG actives dans le domaine de défense des immigrés, dont l’Association des Travailleurs et Immigrés Marocains en Espagne (ATIME) présidée par M. Mustapha Lamrabet et l’association Ibn Battouta, que dirige Mohamed Chaib, un député du parlement catalan d’origine marocaine.
Said Ida Hassan - Map
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