Ce n’est plus un simple service proposé comme un terrain de tennis par exemple : le spa booste, en effet, le chiffre d’affaires dans le secteur touristique. Et les hôteliers ne ratent pas le coche. En clair, la niche « bien-être » rapporte gros. Niche qui représente un solide argument de vente. « Beaucoup de touristes demandent avant toute réservation si nous avons un spa », explique le manager d’un palace marrakchi. Et cette clientèle est exigeante, elle veut le meilleur, les soins, les massages, les produits, les techniciens professionnels et en prime l’exotisme.
L’engouement est tel que Marrakech est en passe de devenir une destination spa après l’avoir été avec le golf. Des agences de consulting investissent également le créneau, comme Rituels Concept. Le projet lancé par deux jeunes Marocaines est innovant. « Le hammam est dans la culture et la tradition marocaines », expliquent-elles. Mais le phénomène spa propose différents services autour du bain, des soins avec des produits naturels, des savons beldi, le rassoul (argile qu’on ne trouve qu’au Maroc) utilisé pour les enveloppements, et toutes sortes de plantes comme le henné, l’eucalyptus, le romarin ou le cèdre, etc….
La mode venue des USA a traversé l’Atlantique jusqu’en Europe : en France, les spa s’installent depuis 5 ans, sans pour autant remplacer
les stations thermales et les cures de balnéothérapies. Au Maroc, c’est surtout à Marrakech et dans les hauts lieux touristiques que la clientèle
spa débarque. « Nous avons parcouru le Maroc de long en large, poursuivent les deux spécialistes, pour découvrir les recettes ancestrales, et obtenir le plus d’informations possibles auprès des populations. Nous avons fait appel à des biologistes et à des aromathérapeutes marocains pour composer des huiles essentielles et étudier la fabrication des produits », indiquent les deux Marocaines.
Toutes deux ont été formées en bio esthétique et ont une riche expérience dans le secteur. Elles ont compris l’intérêt de collaborer avec promoteurs, architectes et managers d’établissements hôteliers : « Ensemble on peut étudier les besoins de la clientèle et donner une identité au spa, avec un protocole de soins. Il s’agit aussi de planifier la distribution des espaces, comme les salles de repos. Des notions qui parfois peuvent échapper aux constructeurs, sans oublier de définir l’ambiance (musique, couleurs, lumières). Bref, tout ce qui est sensoriel en somme », affirment-elles.
Evénements
Parmi les projets de ces deux aventurières ambitieuses aussi, la création
d’événements tournant autour du phénomène spa, comme l’organisation d’un « spa nature » sur 3 jours dans un site exceptionnel, par exemple. L’idée est de créer aussi un authentique « label qualité », avec des normes à respecter et un contrôle sérieux des services et produits proposés. Parce que si le spa contribue à l’essor touristique, il doit aussi être à la hauteur de ses ambitions, et garant d’une qualité pointue exigée par une clientèle de moins en moins profane.
L’Economiste - Michel Roussel