Le réseau aurait commencé ses activités à Grenade en 2017 sous le couvert d’un cabinet d’avocats qui avait déjà fait l’objet d’une enquête pour usage de faux. Le chef du cabinet, un avocat espagnol, avait été arrêté et mis en détention, avec un de ses employés et plusieurs citoyens marocains liés à l’organisation en tant que traducteurs des documents ou bénéficiaires de la nationalité ou des titres de séjour.
Le cabinet aurait traité jusqu’à 80 % des demandes présentées dans les organes administratifs de Grenade. Son modus operandi, falsifier des documents pour faire passer des Marocains pour des Sahraouis afin de leur faire profiter des avantages accordés à ces derniers, comme la possibilité d’obtenir la nationalité espagnole ou de se faire établir des documents d’état civil comme la carte d’identité, le passeport ou le livret de famille. Les prestations étaient facturées entre 4 000 et 12 000 euros.
Le cabinet fournissait même à ses clients un récépissé pour percevoir au ministère de la Défense, une pension destinée aux veuves et orphelins des anciens combattants de l’armée espagnole. C’est ainsi que les autorités ont découvert les faux et usages de faux des supposés bénéficiaires de cette pension mensuelle de 600 euros environ.
À fin 2015, l’organisation criminelle aurait fait bénéficier ses services à plus de 2 000 Marocains en Grenade. Toutes les nationalités et titres de séjour accordés sur la base de ces faux documents seront purement et simplement annulés ou révoqués.
En tout, 18 personnes ont été déjà arrêtées dans le cadre de cette affaire, à Grenade comme à Jaén, Málaga et Cadix, Alicante, Gérone ou La Corogne. Ils sont mis à la disposition de l’autorité judiciaire pour les besoins de l’enquête.