La police hongroise veut « christianiser » de force les Marocains
En Hongrie, des migrants marocains et d’autres nationalités subissent des traitements inhumains à la frontière avec la Serbie. Une ONG a recueilli leurs témoignages.
Les Marocains passent en tête des migrants illégaux transitant par les pays des Balkans de l’ouest. C’est ce qui révèle le dernier rapport de l’ONG « Global Initiative Against Transnational Organized Crime » sur le trafic des migrants et de drogues dans cette région.
Entre 2015 à 2020, les Marocains ont été en tête des migrants illégaux ayant transité par le Monténégro devant les Afghans, les Iraniens et les Algériens, et 3ᵉ parmi ceux ayant transité par l’Albanie et la Bosnie-Herzégovine, indique le rapport, soulignant que quelque 2814 Marocains figurent parmi les migrants arrêtés en Grèce en 2019.
L’ONG basée à Genève en Suisse, relève que certains sont des migrants qui fuient les confits et d’autres dont la majorité, originaire entre autres du Maroc, de Syrie, d’Afghanistan, du Pakistan, d’Iran, d’Irak, recherchent une situation économique meilleure.
Si la grande partie des migrants appartient à la tranche d’âge de 15 à 30 ans, on y dénombre de nombreux enfants et des femmes parmi les demandeurs d’asile syriens, précise la même source. Par ailleurs, certains migrants ressortissants de l’Afghanistan, le Pakistan, le Maroc et la Syrie, connaissant très bien le terrain et les mouvements de la police, s’apparentent aux réseaux du crime organisé transfrontalier.
Malgré les risques encourus sur le trajet, le voyage peut coûter jusqu’à 2500 euros de Subotica dans le nord de la Serbie à une zone près de la frontière hongroise, où ils sont hébergés dans des fermes et des usines abandonnées avant d’être introduits clandestinement en Hongrie. Pour passer de la Grèce à l’Albanie, les migrants paient de 1000 à 2500 euros. Ces montants incluent les services de transport depuis les zones sud de Korça et Gjirokastra vers les ports adriatiques de Vlora et Durres ou les villes du nord de Shkodra et de Kukes.
De la Grèce ou de la Bulgarie, à pied en transitant par les montagnes de Belasica jusqu’à Strumica, dans le sud de la Macédoine du Nord, les candidats à l’immigration déboursent environ 700 euros par personne. Les coûts peuvent varier en fonction de la saison, de la taille du groupe et de la perception par les passeurs de la capacité de paiement du groupe, renseigne le rapport de l’ONG. En somme, pour arriver en Europe occidentale, les migrants depuis la Grèce ou la Turquie doivent dépenser entre 600 et 20 000 euros par personne, selon le point de départ et la destination.
Les passeurs utilisent des contacts dans les camps de réfugiés ou dans les grandes villes, souvent autour des ports, où se rassemblent les demandeurs d’asile et les migrants. Le rapport fait également état de vols et de bagarres entre migrants ainsi que de l’usage et de la vente de drogues par certains migrants afghans et marocains.
Dans cette aventure, les passeurs conduisent dangereusement pour éviter la police, dénonce l’étude. Ces manœuvres occasionnent des accidents mortels, sur les voies ferrées, soit par contact avec des câbles de haute tension ou heurtés par un train ou par noyade en tentant de traverser une rivière. Le risque de viol est permanent pour les femmes voyageant seules.
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