Le Maroc se venge-t-il de l’Espagne ?
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Plus de 18 000 mineurs non accompagnés dont des Marocains ont disparu ces trois dernières années en Europe. C’est ce que révèle une enquête réalisée par le collectif de journalistes Lost in Europe.
Selon Lost in Europe, qui regroupe les journalistes d’investigation de sept pays différents, 18 292 migrants mineurs ont disparu en Europe entre janvier 2018 et décembre 2020, soit 17 enfants par jour. Pour réaliser cette enquête, des équipes de l’organisation ont collecté et analysé des données sur mineurs disparus dans 31 pays européens – les membres de l’Union européenne plus la Norvège, le Royaume uni, la Suisse et la Moldavie. Mais le Danemark, la France et le Royaume-Uni n’ont fourni aucune donnée aux journalistes. Les données collectées sont « souvent incohérentes ou incomplètes », indique The Guardian, qui a aussi participé à l’enquête. Le nombre de mineurs disparus pourrait être donc plus élevé.
L’Italie est le pays où le plus grand nombre de disparitions a été recensé (5 775 mineurs non-accompagnés disparus). Elle est suivie par la Belgique (2 642), la Grèce (2 118) et l’Espagne (1 889). Le rapport de l’enquête précise que les mineurs disparus sont majoritairement originaires du Maroc, avec près de 8 000 jeunes de cette nationalité ayant disparu ces trois dernières années principalement en Espagne. Les autres viennent de l’Algérie (1 460 jeunes disparus), l’Érythrée (1171), la Guinée (1116), l’Afghanistan (952) et la Tunisie (822).
Selon Federica Toscano, l’une des responsables de l’association Missing Children Europe, le « nombre élevé d’enfants disparus est le symptôme d’un système de protection de l’enfance qui ne fonctionne pas ». Ce nombre s’explique également par le manque de collaboration entre pays en la matière. « Trop souvent, un pays suppose que l’enfant migrant est en sécurité dans un autre pays alors même que la coopération transfrontalière dans ces affaires est pratiquement inexistante », dit-elle. La responsable ajoutera que les organisations criminelles ciblent de plus en plus les migrants mineurs. En conséquence, « beaucoup d’entre eux sont victimes de travail forcé et sont exploités sexuellement ».
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