Une quarantaine de ressortissants étrangers, dont une dizaine de Marocains, observent, depuis lundi dernier, une grève de la faim illimitée, dans le Centre d’internement des étrangers Aluche de Madrid.
Les immigrés, en situation irrégulière pour la plupart, sont retenus dans ce centre dans l’attente de leur expulsion du territoire espagnol, conformément à une décision de la justice. Ils ont décidé d’entamer une grève de la faim illimitée pour protester contre les mauvais traitements et le harcèlement quotidien dont ils accusent l’administration de ce centre de rétention.
"Mon mari se trouve dans une situation critique après plusieurs semaines d’internement dans ce centre. Les gardiens recourent à la violence et aux vexations quotidiennes pour réduire au silence les détenus", confie Khadija Chatt, dont l’époux figure parmi les grévistes. Najib Boughanem, l’époux de Khadija, est un jeune tétouanais de 36 qui réside depuis une dizaine d’années en Espagne et qui a fait l’objet de plusieurs ordres d’expulsion.
Plusieurs associations de défense des droits des immigrés, dont la Fédération des associations des immigrés et réfugiés en Espagne, ont convoqué une manifestation samedi prochain pour réclamer la fermeture de tous les CIE en Espagne. Pour Hanane, une militante marocaine de l’Ong "Ferrocarril Clandestino", "les responsables de ces centres commettent de graves violations des droits des immigrés dans l’impunité totale".
Les organisateurs de la manifestation de samedi qualifient les CIE de lieux d’exception ou les droits des personnes qui y sont internées ne sont pas respectés, des lieux fermés, obscures, invisibles et hors contrôle.