Un couple marocain et ses trois filles mineures âgées de 12, 8 et 5 ans sont arrivés clandestinement à Pampelune en provenance du Maroc il y a un mois, cachés dans une remorque chargée de légumes. Sans ressources ni aide, ils sont à la rue depuis...
Plus d’une dizaine de Marocains, en situation irrégulière en Espagne, sont en grève de la faim illimitée. Retenues dans le Centre d’internement des étrangers (CIE) Aluche de Madrid en attendant leur expulsion du territoire espagnol, ils protestent contre les mauvais traitements et le harcèlement quotidien subis de la part le personnel de ce centre.
« Mon mari se trouve dans une situation critique après plusieurs semaines d’internement dans ce centre. Les gardiens recourent à la violence et aux vexations quotidiennes pour réduire les détenus au silence. » témoigne Khadija Chatt, dont l’époux, Najib Boughanem, 36 ans, en grève de la faim, est menacé d’expulsion après dix ans de séjour illégal en Espagne. Et, des témoignages comme celui-ci font légion.
Plusieurs associations des droits des immigrés dénoncent l’encombrement des centres d’internement des étrangers et la précarité des conditions de rétention. La Fédération des associations des immigrés et réfugiés en Espagne (Ferine) a appellé à une manifestation, 19 avril 2008, pour réclamer la fermeture de tous les CIE d’Espagne, qu’ils décrivent comme des lieux fermés, obscurs et hors contrôle. Une demande difficile à satisfaire surtout après le changement de ton du gouvernement socialiste espagnol.
Le discours d’investiture de José Luis Rodriguez Zapatero est on ne peut plus clair. Le chef du gouvernement exclut toute nouvelle régularisation massive comme en 2005, où 580.000 clandestins ont été régularisés. Il annonce d’ailleurs l’expulsion de l’immense majorité des quelque 800.000 irréguliers. 200.000 marocains seraient concernés, selon le chiffre avancé par les ONG actives dans le domaine de l’immigration.
Des milliers de travailleurs étrangers vont, en effet, se retrouver au chômage durant les deux prochaines années à cause de la grave crise qui frappe le secteur du Bâtiment. Cela n’empêche. De nombreuses associations de défense de droits de l’Homme accueillent ces nouvelles dispositions avec beaucoup d’inquiétude.
SOS Racisme et la Commission espagnole d’aide au réfugié (CEAR) conseillent à José Luis Zapatero de trouver aux étrangers qui perdent leur emploi un autre travail au lieu de leur donner une aide financière pour les encourager à retourner dans leur pays. Ainsi, l’Espagne rejoint la France en rompant avec sa longue tradition d’immigration. Le moins que l’on puisse dire est que le vieux continent n’est plus cette terre hospitalière.
Source : Maroc Hebdo - Loubna Bernichi
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