Comprendre le phénomène de l’endettement au Maroc. C’est toute la portée de l’enquête que la FNAC a menée entre septembre 2020 et février 2021 auprès de 2 082 personnes (salariées, retraitées ou exerçant des fonctions libérales). Selon la FNAC, l’endettement est « le recours efficace pour l’acquisition rapide d’un bien ou d’un appareil de consommation ». Les résultats de cette étude montrent que le rythme de l’endettement des ménages marocains est certes en ralentissement, mais en 2017, il représentait 30 % du PIB du pays, ce qui « reste très élevé en comparaison avec d’autres pays à économies émergentes ».
Le rapport de l’étude indique qu’un ménage sur 3 se voit obligé de s’endetter ou de puiser dans son épargne pour arrondir ses fins de mois. En tout, 25 % des personnes interrogées déclarent avoir souscrit un crédit pour l’achat d’une voiture, tandis que 19 % y ont eu recours afin d’équiper leur logement et 17 % pour financer les frais des études de leurs enfants. 7 % des sondés sollicitent un prêt pour financer les fêtes ou les soins médicaux.
Les sondés sont des salariés, des retraités ou des personnes exerçant des fonctions libérales. 67,7 % d’entre eux ont un revenu mensuel supérieur à 5 000 DH tandis que le revenu mensuel inférieur de 2,4 % s’élève à 1 000 DH. Plus de la moitié (62,5 %) paient des mensualités qui dépassent les 30 % de leurs salaires. 29,3 % déclarent garder moins de 25 % du salaire mensuel, après remboursement des crédits, tandis que 12 % seulement affirment garder plus de 40 % du salaire.
Selon la FNAC, une personne est “légalement” considérée comme surendettée, lorsqu’il ne lui reste, après le paiement de ses échéances, que 35 % de son revenu mensuel net. Les personnes les plus concernées ont entre 35 et 45 ans. Ils représentent plus de 79 % selon les résultats de l’enquête. Plus de la moitié (51,9 %) sont titulaires d’au moins deux crédits à la consommation. 34,70 % déclarent avoir deux crédits et près du quart (23,4 %) déclarent en avoir trois.
« L’enquête a révélé que plus le nombre de crédits souscrits par une personne est important, plus cette personne cherche à souscrire de nouveaux crédits quelles qu’en soient les conditions », précise la FNAC dans son rapport, faisant savoir que 31 % des personnes ayant souscrit des crédits affirment avoir eu recours à un autre crédit pour rembourser le premier. 2 personnes sur 5 indiquent ne pas avoir de mal à rembourser leur premier crédit. À l’inverse, 4 personnes sur 5 affirment avoir des difficultés de remboursement.