
Eurostat, institution relevant de la Commission européenne chargée de produire et diffuser des statistiques communautaires, a dévoilé le nombre de Marocains ayant obtenu les permis de travail temporaire en 2023.
Plus de 1500 Marocains vivent encore en Côte d’Ivoire malgré la crise politico-militaire qui perdure dans ce riche pays de l’Afrique de l’Ouest depuis le coup d’Etat manqué contre le président, Laurent Gbagbo en septembre 2002.
Si au Sénégal par exemple, l’écrasante majorité des Marocains s’activent dans le commerce des produits d’artisanat et du basin, en Côte d’Ivoire, en revanche, ils ont jeté leur dévolu sur les secteurs de l’électroménager et de la restauration. La célèbre Rue 12 à Trécheville, au centre d’Abidjan, ressemble à s’y méprendre à la rue Mohammed V à Dakar tellement tous les commerces sont tenus par des Marocains et l’ambiance y est typiquement marocaine.
Larbi lazrak est le doyen des Marocains résidant en Côte d’Ivoire. Arrivé à l’âge de 13 ans, il a passé toute sa tendre jeunesse dans ce pays, qui était surnommé "La Suisse de l’Afrique" avant de sombrer dans la crise. Il y a grandi mais son attachement au Maroc ne s’est pas jamais érodé. Au contraire. "Le Maroc est dans notre sang quelque soit le temps qu’on a passé ici", assure-t-il. Une photo le montrant saluer Mohammed VI trône majestueusement dans son magasin pour rappeler sa marocanité et son amour pour son pays.
Ce Marocain incarne à lui seul presque toute l’histoire de la Côte d’Ivoire récente, sa prospérité économique sous le règne de Felix Houphouët Boigny, le coup d’Etat du général Robert Guy contre Henri Konan Bédié et les violences qui ont suivi le putsch raté contre Gbagbo.
Installé d’abord à Bouaké pendant près de 40 ans, son commerce était prospère. Mais en 2000, les choses ont tourné au cauchemar pour lui et pour les quelque 30 autres Marocains qui étaient là, après les violences qui ont accompagné le coup d’état du général Guy. "Tous mes magasins ont été saccagés à Bouaké et j’ai perdu toute ma fortune dans ces évènements", affirme-t-il, le coeur brisé. Il décide alors, comme plusieurs dizaines de ses compatriotes, de plier bagages et de rentrer au Maroc, mais, au bout de deux ans, le voilà de nouveau à Abidjan.
La vie de Zouheir a pris presque la même trajectoire que celle de Larbi. Après la prospérité des années 80 et 90, c’est la période des vaches maigres. Le commerce de l’électroménager ne marchant plus à Bouaké à cause de la crise, ce jeune fassi décide d’ouvrir un restaurant dans cette ville. "La vie est devenue très dure ici", répète-t-il, en attendant de lendemains meilleurs. Mais il n’y a pas que le commerce en Côte d’Ivoire.
Une nouvelle génération de Marocains, dont des cadres et médecins, ont fait confiance à ce pays locomotive de l’Afrique de l’ouest et décidé d’y tenter leur chance. Omar est directeur des opérations de l’antenne abidjanaise d’une multinationale française, spécialisée dans les interventions sur les attaques à main armée, la garde rapprochée et les évacuations en temps de crise. Avec l’insécurité régnante en Côte d’Ivoire, presque toutes les ambassades et grandes sociétés ont fait appel aux services de cette entreprise de sécurité qui dispose d’un dispositif à la pointe de la technologie. Talkie-walkie à la main et l’arme à feu toujours par devers lui, Omar est aux aguets.
Le système d’alarme contre un braquage ou cambriolage d’une résidence ou société peut se déclencher à n’importe heure de la journée et c’est tout un dispositif d’intervention rapide qui se met en branle. "C’est un métier passionnant", affirme l’homme aux gros muscles. Et malgré tous les risques du métier et la crise, Omar, comme ses compatriotres, ne pense pas à quitter la Côte d’Ivoire.
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