L’événement a été marqué par la présence du ministre de la Communication, des patrons du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) français, et Médiamétrie pour la présentation des résultats d’une étude de cadrage par le Centre interprofessionnel d’audimétrie (Ciaumed) et Marocmétrie. Un tableau de bord somme toute détaillé mais qui prête des fois à l’étonnement.
Le contexte est plein d’enjeux : le développement du numérique, la convergence des médias, la fragmentation de l’offre, la concurrence acerbe du satellitaire, l’impact de la crise sur les annonceurs... Autant de paramètres qui dictent une mise à niveau du paysage audiovisuel national. D’ailleurs, les chiffres ventilés par l’étude viennent conforter l’idée qu’il faut plus de souplesse et d’inventivité tant dans la grille des programmes que dans le contenu du produit audiovisuel national. L’enjeu est de le hisser aux standards des chaînes internationales très prisées.
« Le cumul des parts d’audience des chaînes du pôle public représente en moyenne 51,2% », annonce Khalid Naciri, ministre de la Communication. Ce qui revient à dire que le taux de déperdition avoisine les 49%. Autrement, près de la moitié des Marocains préfèrent « regarder ailleurs ». Ils s’orientent principalement vers l’offre satellitaire. Sur ce registre, les groupes les plus prisés et en tête d’audience restent incontestablement : Al Jazeera, MBC et Rotana. Ce qui remet en question, selon des observateurs, la décision de reporter l’octroi de licences de chaînes TV privées censées capter les déperditions d’audience.
A en croire les résultats de l’étude -menée du 31 mars 2008 au 17 mars 2009 auprès d’Al Oula et 2M-, « le Marocain reste en moyenne 3 heures 32 minutes devant la télé ». Une durée d’écoute qui varie tout au long de l’année avec des pics pendant Ramadan (4h05mn) et une importante baisse durant l’été (2h55mn en août). En revanche, la télé au Maroc reste en moyenne allumée pendant 8 heures 20 mn/jour. Là encore, la durée d’écoute par foyer varie avec une baisse durant l’été (7 heures) et des pics pendant Ramadan (9h20).
Naturellement, les taux d’audience sont plus élevés en soirée. La plus forte audience reste celle de septembre vers 19h15. Ce qui a coïncidé avec le f’tour durant le mois sacré.
Par type de programme, le record réalisé en termes d’audience a été décroché par la série marocaine « Mbarek ou Messoud » de 2M avec 4,92 millions de téléspectateurs en septembre 2008. Vient juste après Al Oula avec 4,25 millions de téléspectateurs pour la série « Alach Yaouldi ».
En termes de séries et feuilletons, les programmes les plus suivis sont essentiellement marocains. Preuve en est que le téléspectateur a surtout besoin de proximité, d’une production qui restitue le vécu quotidien. Les soirées figurent également parmi les programmes les plus suivis avec respectivement 3,68 millions pour Al Oula et 3,63 millions de téléspectateurs pour 2M.
Au même titre, les films et téléfilms qui enregistrent les meilleures audiences sont l’oeuvre de productions marocaines. Sur ce registre, le record de 2M aura été de 3,8 millions de téléspectateurs pour « Attahouna » contre 3,1 millions pour « Ouled El Hamria » d’Al Oula.
Les magazines et documentaires captent à leur tour une audience importante qui oscille entre 3,4 (pour Al Oula) et 3,6 millions de téléspectateurs pour 2M. En termes de journal télévisé, le JT en arabe de 20h30 enregistre la meilleure audience avec plus de 3,5 millions de téléspectateurs. Sur 2M, le JT en français est suivi par 2,5 millions de personnes. Enfin, le sport reste aussi très bien suivi, essentiellement les matchs de foot sur Al Oula qui ont opposé l’équipe nationale à celle de Mauritanie (2,7 millions) et la République tchèque (2,2 millions). Du côté de 2M, c’est plutôt la Champions League qui fait l’audience avec plus de
2 millions d’aficionados.
Bientôt, les radios
Si les mesures d’audience se limitent jusque-là à la télé, elles sont appelées de passer au crible dans un deuxième temps d’autres médias tels que la radio, Internet et la presse. Dans cet esprit, un appel à manifestation d’intérêt sera lancé avant fin mars afin de prendre en charge les mesures d’audience des stations radio courant 2009. Une commission d’experts planche actuellement sur la mise en place de ce process.
Source : L’Economiste - Amin Rboub