Tout est parti de la dénonciation d’une jeune fille. Selon les faits, un couple de gérants libanais l’a recrutée comme serveuse dans un restaurant et night-club. Arrivée à l’aéroport, le Libanais lui a fait signer un contrat sans qu’elle ne prenne connaissance de ses clauses, rapporte Assabah. Ensuite, il lui a retiré son passeport. Elle ne fera guère ce pourquoi elle a été recrutée. Elle a été réduite à la prostitution. Au bout de 25 jours, la situation devenait intenable pour la jeune fille. Elle prend la fuite.
Elle se rend à l’ambassade du Maroc où elle a raconté sa mésaventure. Elle a mis à nu le modus operandi de ce réseau spécialisé dans l’immigration et l’exploitation sexuelle de jeunes filles qui opère à partir du Maroc jusqu’à l’aéroport de Ouagadougou. Elle a confié que plusieurs Marocaines recevaient chaque soir les commandes des clients. Ceux-ci payaient les services à l’épouse du Libanais gérant du restaurant.
L’ambassade du Maroc au Burkina Faso a informé la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). À son tour, elle a fourni des informations à la police judiciaire d’El Jadida. La suite ? Ce réseau a été démantelé dans la localité de Bir Jdid. Les proxénètes ont été interpellés. Parmi eux, deux Marocaines poursuivies pour leur implication dans des affaires d’immigration illégale et de trafic d’êtres humains au Burkina Faso. Le tribunal de première instance d’El Jadida les a condamnées à cinq ans de prison chacune. L’une d’entre elles a été condamnée par contumace.