La technique consiste à analyser la structure virale sur des images digitales obtenues par microscope électronique à transmission. Une méthode qui permet, selon le jeune scientifique, une détection rapide et efficace des virus. « Cette méthode permet un balayage rapide de l’image et une meilleure identification des virus. Elle donne des résultats objectifs en quelques minutes », explique le jeune chercheur. Homman est, en effet, obnubilé par l’idée d’économie du temps et des coûts dans le domaine de recherche de médicaments antiviraux. C’est d’ailleurs l’un des axes de travail de ViroNova qui vise, à travers ses solutions, à faire face rapidement aux affections virales en identifiant, répertoriant et classant les agents viraux responsables sous toutes leurs formes, initiale et mutante.
La technique développée par ViroNova est le fruit de longues années de recherche et de travaux du jeune scientifique. Elle est en cours de validation par le Centre suédois de contrôle des maladies infectieuses (SMI). Et les travaux du jeune Homman et ses recherches doctorales au Karolinska Institute à Stockholm ont été, à plusieurs reprises, récompensés par des prix aussi bien en Suède qu’à travers le monde. En 2003, il a été invité à participer à l’International Achievement Summit à Washington comme jeune chercheur prometteur. En 2005, son entreprise, ViroNova, a été référencée comme étant l’une des start-up les plus prometteuses en Suède. Ce qui lui a valu un prix dont la valeur, 42.000 euros, lui permettra de booster l’activité de son entreprise qui en était alors à ses débuts. La liste des prix du jeune chercheur ne s’arrête pas là. Pour deux années successives, 2005 et 2006, il remporte le « Stockholm city inventor’s grant », une qualification qui récompense les jeunes inventeurs en Suède. Et en 2006, Homman est consacré Inventeur de l’année par l’Almi, une structure du gouvernement suédois chargée de la promotion du business.
Mais, aujourd’hui, le jeune chercheur préfère mettre le holà à son génie innovateur. Il préfère se consacrer à son entreprise et à son développement. Pour cela, il troque sa casquette de scientifique par celle de businessman. Il est à la recherche de financement et de partenaires. Son objectif : étendre son affaire et trouver de nouveaux marchés aux solutions qu’elle développe. Homman ne cache pas son ambition. Son objectif est de devenir le partenaire incontournable des acteurs opérant dans la recherche virale ou le développement de médicaments antiviraux. Il ambitionne de devenir leader mondial en moins de 10 ans.
Conquête de marchés
Une chose est sûre, son idée séduit bien. En témoigne le succès de la start-up, créée en 2005, qui part déjà à la conquête de marchés à l’étranger. Ses clients potentiels sont des laboratoires hospitaliers, des centres de contrôle de maladies infectieuses ou encore des laboratoires militaires.
Le Maroc, son pays d’origine, figure en bonne place sur la liste des partenaires potentiels. En voyage d’affaires au Maroc, du 24 au 26 octobre, Mohammed Homman est venu chercher des collaborateurs et investisseurs pour ouvrir un laboratoire ViroNova au Maroc. « En premier temps pour l’analyse d’image et ensuite pour le développement de médicaments anti-viraux », précise le jeune chercheur. Les différents scientifiques et responsables (Institut Pasteur, Institut national d’hygiène, Bank Al Amal…) rencontrés, affirme le jeune Homman, ont montré un grand enthousiasme pour son idée.
Pléthore de projets
Plusieurs projets sont actuellement en cours de développement par les équipes de ViroNova. Parmi eux, des travaux pour l’élaboration de médicaments contre les huit virus de l’herpès. « Nous en sommes en phase pré-clinique », affirme le patron de la structure suédoise, Mohammed Homman. Son entreprise travaille également sur un autre projet relatif à l’élaboration d’un inhibiteur de la maturation du virus HIV 1. La jeune structure travaille également sur un projet de molécule contre les virus de l’Influenza A. Un projet qui bénéficie du soutien européen et d’un budget de 1,5 million d’euros.
L’Economiste - Khadija El Hassani