Maroc : vers l’interdiction de l’emploi des enfants de moins de 15 ans

20 août 2014 - 13h28 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Annoncé depuis 2005 déjà, le texte interdisant le travail des enfants de moins de 15 ans revient à la prochaine session parlementaire. Au menu, contrat de travail, bulletin de paye et même congé annuel payé. Du moins en théorie.

Il a fallu des scandales et des morts pour que l’État réagisse à la problématique du travail des enfants, et surtout celles que l’on appelle au Maroc « les petites bonnes ». Dès la prochaine rentrée parlementaire, un projet de loi fixant les conditions d’emploi de mineurs passera en commission de la justice à la Chambre de conseillers.

Le texte, déjà adopté en juin 2013 en conseil du gouvernement, prend beaucoup de retard au parlement. Interrogée par le journal le Matin, Zoubida Bouayad, membre de la commission, indique : « L’heure est à l’examen des recommandations émises par les deux instances (ndlr:Conseil national de droits de l’Homme et Conseil économique, social et environnemental.). Notre objectif est d’améliorer l’esprit de la loi et l’aligner sur les dispositions prévues dans le cadre du Code de travail ainsi que les conventions internationales de droits de l’Homme ». Si le texte est voté et respecté, il placera le Maroc « parmi les pays les plus respectueux des dispositions liées aux droits de l’homme ».

En détail, le texte prévoit de nouveaux droits pour les enfants mineurs. Il y aura dorénavant l’obligation d’établir un contrat de travail écrit en bonne et due forme, qui plus est devra être en accord avec la loi. En plus de ce contrat, l’employé aura un repos hebdomadaire d’au moins une journée (24 heures pleines) et pourra bénéficier d’un congé annuel payé.

Pour pouvoir employer un jeune entre 15 et 18 ans, il faudra obligatoirement obtenir l’autorisation de son représentant légal. Si cette disposition n’est pas respectée, le futur employeur s’exposera à des amendes très lourdes (25.000 à 30.000 dirhams). De quoi en refroidir plus d’un.

Une étude réalisée par le Collectif associatif pour l’éradication du travail des petites bonnes en 2012, estimait leur nombre à plus de 30.000 à travers le Maroc. Ces enfants, pour la plupart âgées entre 8 et 15 ans, sont victimes de violences sexuelles, corporelles et psychologiques.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Lois - Emploi - Pauvreté - Esclavage moderne - Gouvernement marocain

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les démolitions sur les plages sont elles légales ?

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a été interpellé par Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), sur le respect de la loi dans le processus de démolition de plusieurs résidences...

Le Maroc va régulariser les chauffeurs clandestins

Le gouvernement marocain offre désormais la possibilité aux propriétaires de véhicules de transport clandestin de régulariser leur situation et d’exercer leur activité de manière structurée.

Bouteille de gaz au Maroc : le prix flambe à partir d’avril

Le compte à rebours est lancé. À partir du 1ᵉʳ avril 2024, les Marocains devront mettre la main à la poche pour se procurer une bouteille de gaz butane. Exit la subvention de l’État, le prix passera de 40 à 50 dirhams, actant la première étape d’une...

Les MRE très attendus cet été pour booster l’immobilier

Les initiatives gouvernementales et le retour massif des Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent à la relance du marché de l’immobilier marocain.

Maroc : très bonne nouvelle pour les salariés

En application de l’accord signé le 30 avril 2022 entre le gouvernement et les syndicats, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) va augmenter de 5 % dès le 1ᵉʳ septembre dans les secteurs de l’industrie, du commerce, de l’agriculture et...

Bonne nouvelle pour les salariés marocains

Les salariés marocains peuvent se frotter les mains. Des mesures fiscales qui leur sont favorables sont consignées dans le projet de loi de finances (PLF-2025).

Maroc : les nouvelles mesures fiscales dévoilées

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a déposé au Parlement samedi le projet de loi de finances pour 2025. Les mesures fiscales proposées visent à simplifier les procédures douanières et à intensifier la lutte contre la fraude.

Maroc : la réforme des retraites divise

La réforme des retraites donne du fil à retordre à l’Exécutif marocain. De leur côté, les syndicats s’inquiètent de sa mise œuvre dans un contexte économique marqué par l’inflation, exprimant des craintes quant à l’avenir des retraités.

Tanger Med : Un recrutement qui fait polémique

Zineb Simou, la parlementaire du parti Rassemblement national des Indépendants (RNI), a interpellé le gouvernement d’Aziz Akhannouch sur un recrutement au port de Tanger Med jugé exclusif.

Maroc : du changement en vue pour l’impôt sur le revenu

Au Parlement, Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, a annoncé que le gouvernement d’Aziz Akhannouch prévoit d’engager une révision de l’impôt sur le revenu (IR) dans le prochain projet de loi...