Maroc : dans l’univers d’un réseau de trafic de drogue

1er décembre 2019 - 20h00 - Espagne - Ecrit par : S.A

Trois réseaux de trafic de drogues actifs à Nador alimentent Melilla et environs. En dépit du risque, un reporter du journal Assabah a réalisé une enquête sur le sujet.

Des véhicules tout-terrain, de grosses berlines, des motos, des armes, blanches et à feu, de jolies jeunes filles comme "passeurs" et surtout des courses-poursuites... Les réseaux de trafic de drogues s’inventent et diversifient les mécanismes du trafic dans la ville de Nador et ses environs.

Au moins trois réseaux de trafic de drogues sont actifs entre la ville de Nador et ses principaux satellites Beni-Nsar, El Aroui et Selouane. La localité de Beni-Nsar est le point de départ de cette enquête où un réseau organisé de trafic de drogues dures s’active à la frontière entre Nador et la ville autonome de Melilla.

Le reporter et son accompagnateur se posent en clients, contactent un dealer, membre du réseau. Ils se donnent rendez-vous sur un terrain nu et désert près du port. La communication se déroule en rifain pour ne pas éveiller des soupçons de tentative d’infiltration de la police. Les restrictions ? Pas de téléphone, le client ne doit ni parler, ni lever les yeux sur le "livreur".

Changement de lieu de livraison. Avant que le reporter et son accompagnateur n’atteignent le lieu indiqué, isolé du port, deux véhicules tout-terrain, tous feux allumés, leur barrent soudainement la route. Malgré la lumière aveuglante des phares, ils ont pu distinguer les visages de quatre jeunes, à peine la trentaine. Une main leur tend un sachet contenant une poudre blanche soigneusement emballée, empoche l’argent avant que tous ne disparaissent dans le noir et dans un bruit de crissement de pneus.

A en croire l’auteur de l’enquête, les trois réseaux de trafic de cocaïne actifs dans la ville de Nador et ses environs ont presque le même mode opératoire. Le produit vendu est décrit comme un mélange de substances chimiques. Et, le gramme de cette substance coûte 10 dirhams aux trafiquants mais est revendu à 600 dirhams.

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Sujets associés : Nador - Drogues - Melilla - Enquête - Jeunesse - Selouane - Trafic

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