Ainsi, en 2014, il y avait 2,8 millions de pauvres dans le pays contre 7,5 millions 10 ans auparavant, soit une baisse annuelle de l’ordre de 9,4%. Mais derrière ces statiques, il y a une réalité que n’élude pas Ahmed Lahlimi Alami, Haut-commissaire au Plan. « J’ai déjà eu l’occasion de déclarer plusieurs fois que si les taux de pauvreté étaient devenus statistiquement insignifiants dans le milieu urbain, la pauvreté reste le phénomène rural par excellence ».
Toujours selon cette étude, la très grande majorité des pauvres (85,4%) se trouvent aujourd’hui dans les campagnes. Pire encore, ce taux est en augmentation par rapport à 2004 où il était de 80%.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette disparité, explique Lahlimi. La pauvreté multidimensionnelle regroupe plusieurs besoins dont l’accès aux services de base (eau, électricité, assainissement), l’éducation, la santé, les conditions de logement ainsi que les moyens de communication. « Si une personne cumule un certain nombre de privations et n’arrive pas à réaliser au moins 30% de ses besoins, elle est considérée comme pauvre ».
Le Commissaire prend par exemple le cas de la scolarisation qui prend, à lui seul, 34% de la pauvreté au niveau national. Au niveau rural, l’accès à ces infrastructures représente 21% alors qu’en ville, elle n’est que 9,7%. Par contre l’accès aux soins représente 24,5% de la pauvreté dans les villes et seulement 8,7% dans les campagnes.