L’ONG a également dévoilé le contraste existant entre les avancées réalisées par le gouvernement marocain, notamment pour avoir débuté (c’est le mot) depuis fin 2013 la régularisation des statuts des migrants subsahariens, et les nombreux pas en arrière miroités par de la violence que subiraient ces mêmes migrants.
Le directeur des projets de l’ONG, Manuel Marcia, interviewé par Europapress, affirme que plusieurs cars remplis de migrants subsahariens avec des fractures ouvertes viennent chez l’ONG, demander de l’aide. Selon ce dernier : « C’est inacceptable et injustifiable ».
Macía a même appelé l’Espagne à rendre plus étroite sa collaboration avec la police marocaine afin de former les policiers marocains et leur offrir les moyens nécessaires pour gérer l’immigration « avec un niveau de violence proportionnelle ». Sans bâton…
Notons une autre recommandation de l’ONG : « Ne pas menotter les migrants car les menottes les empêchent de parer les coups ». Difficile de ne pas comprendre ce que cela signifie et ce qu’ont donc enduré certains migrants.
Nouveau contraste
A entendre Monsieur Macia parler, on pourrait en déduire que l’Espagne sait s’y prendre avec les migrants. Ce qui n’est pas le cas. Les agents d’autorités sont –presque à chaque assaut des migrants- vivement critiqués par les politiques du pays au sujet de la dureté dont ils font preuve et de la violence qu’ils occasionnent aux clandestins.
Parfois, cet état de fait bat des records. Ainsi, selon Lepartidegauche.fr : « Le 6 février plus d’une dizaine de migrants sub-sahariens trouvaient la mort par noyade, après avoir été repoussés par la Guardia Civil (équivalent de la gendarmerie), alors qu’ils tentaient d’atteindre à la nage l’enclave espagnole de Sebta au Maroc. Les forces de l’ordre espagnoles au lieu de leur prêter secours ont fait usage de balles en caoutchouc sur des personnes qui savaient à peine nager, contribuant à la panique et aux noyades ».
Pour que la police espagnole soit considérée comme ayant la capacité d’apprendre à la police marocaine à se maîtriser, il faudrait que la police marocaine soit dans la réalité quasiment sadique. Ce qui n’est pas forcément faux… Des cars entiers de subsahariens avec des fractures ouvertes…
Analyse des « bons points »
Le Maroc a récemment ouvert la porte à la régularisation des situations des migrants se trouvant sur son territoire. Mais, si la résolution est bonne, ses effets par contre démontrent une lenteur certaine. Selon Afrik.com : « Sur 12 034 demandes de régularisation déposées depuis le 2 janvier auprès des bureaux des étrangers des préfectures du royaume, seules 204 ont été acceptées selon les chiffres officiels ». Ces chiffres datent du mois dernier.
Autre bonne résolution avec des effets médiocres : la circulaire du gouvernement qui ouvre les portes à « l’intégration des élèves étrangers issus des pays du Sahel et subsahariens dans le système scolaire marocain ». Là encore, c’est beaucoup d’encre dans la presse pour rien. Une infime partie seulement des migrants subsahariens en profite. Et (pour rajouter un peu d’encre dans la presse) : L’Etat étudie, selon Telquel, l’éventualité de créer des classes spécifiques pour les enfants des migrants, avec pour objectif de servir de passerelle avec le système marocain classique. Des sortes de classes préparatoires au système éducatif marocain réputé pour être...
Les autres recommandations
Parmi les autres recommandations, l’Organisation appelle le Maroc à donner la priorité aux intérêts de l’enfant dans le processus de régularisation de la situation des migrants. Cela en assurant l’enregistrement des enfants non enregistrés et permettre ainsi leur accès à la santé ou à des campagnes d’éducation. En outre, l’ONG appelle également à la mise en place en haute priorité de l’accès à la santé aux migrants, et la protection des femmes victimes de violence, ainsi que la lutte contre la discrimination et le racisme et le renforcement de l’accès à la justice avec, par exemple, la présence d’interprètes.