À la demande de Riyad, Usama Al-Hasani, un Australo-Saoudien de 42 ans a été interpellé puis transféré à la prison de Tiflet, en attendant son extradition vers l’Arabie Saoudite. Son épouse craint qu’il subisse le même sort que Jamal Khashoggi.
Alors qu’il est arrivé au Maroc pour rendre visite à sa femme et son bébé, le 8 février, Usama Al-Hasani a été interpellé à sa descente de l’avion à l’aéroport international de Casablanca. Les autorités saoudiennes avaient émis un mandat d’arrêt international contre lui. Son épouse a confié au journal SBS qu’il aurait été transféré à la prison de Tiflet, à 175 kilomètres au Nord-Ouest de Casablanca, le 23 février dernier. À la demande de Riyad, l’homme qui est accusé d’avoir participé à l’organisation d’« une activité d’opposition publique » au pouvoir wahhabite sera extradé vers l’Arabie Saoudite. Le procès se tiendra ce mercredi 3 mars.
« J’ai peur de perdre le père de mon nouveau-né », angoisse son épouse, qui témoigne l’avoir vu cinq minutes deux jours après son arrestation. À l’en croire, les conditions de détention de l’ancien professeur à l’Université du roi Abdelaziz, à Djeddah sont des plus déplorables. « La situation est catastrophique. Il survit avec de l’eau et du pain », confie-t-elle. Elle exprime une crainte terrible. « J’ai peur que son sort soit comme celui de Jamal Khashoggi ». Il s’agit du Saoudien Jamal Khashoggi, journaliste du Washington Post, résident américain, tué à l’intérieur du consulat saoudien d’Istanbul (Turquie) en avril 2018.
Cette crainte intervient à un moment où la CIA a, dans une note déclassifiée le 26 février, accusé directement le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane d’avoir validé une « opération visant à capturer ou assassiner » l’opposant saoudien.