
Maroc : ces impayés bancaires qui risquent de plomber la relance
Au Maroc, les impayés ne se comptent plus. On note une forte hausse des créances en souffrance pour les particuliers mais également pour les entreprises, mettant à mal la...
Le système bancaire marocain a enregistré, à fin septembre, 80 milliards de DH d’impayés, soit 8,5% de l’encours des crédits bancaires. Cependant, certaines banques ont affirmé que ces chiffres sont plutôt positifs comparés à ceux du début de la crise sanitaire.
Covid-19 oblige, les crédits en souffrance qui étaient de 69 milliards de dirhams début janvier, se sont retrouvés à 79,6 milliards de dirhams dix mois plus tard. Les statistiques de Bank Al Maghrib, à fin octobre, font état de deux records : l’évolution des créances en souffrance et leur niveau rapporté au stock des crédits.
En ce qui concerne l’évolution, les impayés ont grimpé de 14% depuis le début de l’année et pour une première fois dans le secteur bancaire. L’évolution s’est plus remarquée chez les entreprises, avec 11,7% d’impayés depuis le début de l’année et chez les ménages, plus touchés, avec une évolution des impayés de plus de 15% sur la même période. Quant au taux des CES, il est de 8,5%, soit plus de deux points comparativement à la moyenne enregistrée sur la dernière décennie.
Comparativement aux prévisions des banques, ces chiffres paraissent surprenants, ont indiqué deux banquiers joints par Médias24. « À 8,5% de taux de créances en souffrance, je pense qu’on n’est pas dans la situation dramatique que l’on prévoyait en avril », a indiqué l’un des banquiers, et confirmé par le second, soulignant que « les chiffres de Bank Al Maghrib ne prennent en compte pour l’instant que les créances réellement impayées, mais ne comptabilisent pas les échéances reportées, » a-t-il expliqué. « Les vrais chiffres ne seront ainsi visibles dans les statistiques monétaires qu’en décembre, voire en janvier 2021 », et BAM en est bien consciente, a-t-il martelé.
À en croire un banquier, « l’on ne peut pas continuer à maintenir des firmes censées mourir sous perfusion, sauf si une relance rapide de l’économie est entamée », mais ce qui ne sera pas possible, au regard des prévisions des responsables publics et des économistes de par le monde.
Aller plus loin
Au Maroc, les impayés ne se comptent plus. On note une forte hausse des créances en souffrance pour les particuliers mais également pour les entreprises, mettant à mal la...
Au Maroc, les personnes, les ménages et les entreprises ont contracté auprès des banques et sociétés de financement, environ 1 000 milliards de DH de dettes à fin septembre...
Depuis quelques mois, les banquiers marocains sont préoccupés par la hausse des impayés, surtout dans le rang des entreprises. Les impayés ont atteint 5,3 milliards de DH au...
Les banques marocaines doivent s’attendre à une dégradation des qualités des actifs. Le Royaume fera face à quatre principaux risques dans ses systèmes bancaires à l’avenir, a...
Ces articles devraient vous intéresser :