Covid-19 oblige, les crédits en souffrance qui étaient de 69 milliards de dirhams début janvier, se sont retrouvés à 79,6 milliards de dirhams dix mois plus tard. Les statistiques de Bank Al Maghrib, à fin octobre, font état de deux records : l’évolution des créances en souffrance et leur niveau rapporté au stock des crédits.
En ce qui concerne l’évolution, les impayés ont grimpé de 14% depuis le début de l’année et pour une première fois dans le secteur bancaire. L’évolution s’est plus remarquée chez les entreprises, avec 11,7% d’impayés depuis le début de l’année et chez les ménages, plus touchés, avec une évolution des impayés de plus de 15% sur la même période. Quant au taux des CES, il est de 8,5%, soit plus de deux points comparativement à la moyenne enregistrée sur la dernière décennie.
Comparativement aux prévisions des banques, ces chiffres paraissent surprenants, ont indiqué deux banquiers joints par Médias24. « À 8,5% de taux de créances en souffrance, je pense qu’on n’est pas dans la situation dramatique que l’on prévoyait en avril », a indiqué l’un des banquiers, et confirmé par le second, soulignant que « les chiffres de Bank Al Maghrib ne prennent en compte pour l’instant que les créances réellement impayées, mais ne comptabilisent pas les échéances reportées, » a-t-il expliqué. « Les vrais chiffres ne seront ainsi visibles dans les statistiques monétaires qu’en décembre, voire en janvier 2021 », et BAM en est bien consciente, a-t-il martelé.
À en croire un banquier, « l’on ne peut pas continuer à maintenir des firmes censées mourir sous perfusion, sauf si une relance rapide de l’économie est entamée », mais ce qui ne sera pas possible, au regard des prévisions des responsables publics et des économistes de par le monde.