La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.
Paris était mercredi 21 mai l’étape capitale de « Maroc-Hexagone 2008 ». Cette 3e édition du tour de France économique organisé par l’ambassade du Royaume pour présenter « Le Maroc, un pays en mouvement » rencontre un succès grandissant, avec toujours plus de participants de haut niveau.
Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, conduisait la délégation marocaine accueillie dans la grande salle des fêtes de la CCI de Paris, en présence de Pierre Simon, son président, et Anne-Marie Idrac, secrétaire d’Etat française chargée du Commerce extérieur.
Dans son allocution de bienvenue, Pierre Simon souligna que le partenariat d’excellence franco-marocain s’appuie aussi, depuis quelques années, sur une réalité émergente, à savoir les nombreux créateurs d’entreprise qui, particulièrement en région parisienne, sont Marocains ou d’origine marocaine. Pierre Simon releva également que pour la première fois de son histoire, la Foire internationale de Paris s’exportera hors les murs au printemps 2009, et que Casablanca avait été « naturellement » choisie pour cet événement inédit.
Anne-Marie Idrac insista, quant à elle, sur l’intérêt de « se porter ensemble, Français et Marocains, sur des marchés tiers, afin d’accroître nos parts de marché respectives. Nous avons été très impressionnés par les stratégies d’avenir élaborées par le Maroc, et nous souhaitons l’accompagner dans la diversification de ses savoir-faire », ajouta-t-elle.
Évoquant ensuite le contexte nouveau de l’Union pour la Méditerranée en devenir, Idrac considéra qu’elle représente « clairement un nouvel élan dans lequel nous sommes engagés avec nos partenaires du Sud », et que cela permettra de renforcer notre compétitivité commune face aux grands challengeurs mondiaux, comme l’Asie.
« Nous avons bien des choses à bâtir ensemble », déclara d’emblée Abdellatif Maâzouz, avant de développer en détail pour les participants français les différents plans stratégiques (Emergence, Azur, agricole, INDH, etc.) déjà engagés par le Maroc. Le ministre insista aussi sur les différents accords de libre-échange, qui confèrent désormais au Royaume une forte attractivité de plate-forme internationale, et invita l’auditoire à « se sourcer » au Maroc, y compris pour réexporter les productions franco-marocaines.
Fathallah Sijilmassi, ambassadeur du Maroc en France et « inventeur » de Maroc-Hexagone, intervint à son tour pour souligner combien ce « tour de France économique » permettait précisément de faire connaître cette nouvelle économie marocaine qui se diversifie avec une forte dynamique. Il tint aussi à souligner que le Maroc « est déterminé à faire réussir l’Union pour la Méditerranée » car elle représente une opportunité forte de développer la dynamique régionale qui renforcera nos compétitivités respectives, déclara-t-il en substance.
Moulay Hafid Elalamy, président de la CGEM, considéra pour sa part que le partenariat franco-marocain recèle « un potentiel immense dont nous n’utilisons qu’une infime partie ». Il insista sur la maturité de la relation bilatérale, à la fois d’amitié et d’intérêt réciproque, mit en exergue l’avancée des efforts de transparence et d’autocritique constructive côté marocain et souligna, lui aussi, l’intérêt stratégique de l’Union pour la Méditerranée pour les décennies à venir. « C’est une idée extrêmement intéressante, déclara-t-il. Il n’est pas possible de continuer en Méditerranée avec trois pays qui à eux seuls représentent 80 % du PIB total. Le Maroc et la France pourraient être à l’UPM ce que la France et l’Allemagne ont été pour l’Europe. Si cette idée d’UPM était vidée de son sens, nous serions passés à côté d’une opportunité historique ».
Des propos qui prennent tout leur sens si l’on se rappelle que l’avant-veille, la Commission européenne avait fait connaître ses propositions sur l’organisation de la future UPM.
Selon la Commission, la présidence paritaire nord-sud des pays riverains, telle qu’elle est préconisée par la France, serait abandonnée au profit de la présidence tournante de l’UE, côté nord. Une manière de dire que les commissaires européens veulent à tout prix prolonger le processus de Barcelone, malgré son échec. Dans ce contexte, la réussite de la future UPM « paritaire » apparaît fortement compromise.
La question du « retour »…
Outre l’assemblée plénière, quatre tables rondes spécifiques furent proposées aux participants. Celle consacrée aux « compétences marocaines en France » fut particulièrement émouvante. En effet, de nombreux jeunes Marocains de France y participèrent. Etudiants ou déjà dans la vie active, plusieurs d’entre eux témoignèrent de leur attachement au pays natal ou d’origine familiale. En présence du ministre et de l’ambassadeur, plusieurs exprimèrent leur désir « de retour », et obtinrent des conseils de représentants d’associations qui aident notamment à la création d’entreprises. Cependant, Fathallah Sijilmassi releva que « où que l’on se trouve, on peut aimer et servir le Maroc. Ou que l’on soit, on reste toujours Marocain ».
Source : L’Economiste - Alfred Mignot
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