« Il faut reconnaître que le secteur se remet certes de la crise sanitaire et aussi de l’impact de la guerre en Ukraine, mais les commandes surtout étrangères ne sont pas à leur niveau habituel de cette période de l’année », avance Mohamed Dairi, président de l’Amith Fès auprès de La Vie éco. Yassine Aarrou, président d’Amith de Tanger abonde dans le même sens : « les carnets sont 30 à 40 % pleins alors qu’habituellement en début d’année, nous étions à un taux de 70 % ». La baisse des commandes s’explique également par la réduction par les ménages des dépenses liées à l’habillement (inférieures à 200 euros).
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Le « malheur » des unités de Fès et du Nord, c’est de s’être spécialisé dans la sous-traitance. La zone du Nord compte près de 300 unités, dont 95 % s’investissent dans la sous-traitance pour des donneurs d’ordre et 80 % parmi ces entreprises travaillent pour un seul client, le Groupe espagnol Inditex. « Lorsque Inditex se porte bien, les usines de Tanger tournent et elles font même parfois appel à des unités dans la région de Fès. Mais, dans le cas contraire, c’est la crise », explique Mohamed Dairi.
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Face à cette dure réalité, il s’avère nécessaire de diversifier les donneurs d’ordre et d’opter pour une réorientation vers le produit fini. La seconde option n’est pas pour autant la meilleure. « Nous avons des obstacles importants : tout d’abord la taille des 200 entreprises de la région. Elles sont petites et emploient en moyenne 60 personnes. Ensuite, l’approvisionnement en matières premières pose aussi problème », confie le président de l’Amith Fès, suggérant d’investir d’abord dans le développement de la filière en amont. « Un approvisionnement local en intrants ouvrira très certainement d’importantes opportunités au secteur », est-il persuadé.