La récente rencontre à Marrakech du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, avec son homologue marocain, Nasser Bourita, qui fait suite à celle du 7 avril entre Pedro Sanchez et le roi Mohammed VI à Rabat, ne rassure pas les cercles diplomatiques espagnols de la normalisation progressive des relations entre les deux pays. À l’issue de cette rencontre, Albares a annoncé sur Twitter que les deux pays vont « renforcer leur coopération économique et dans la lutte contre la traite des êtres humains et l’immigration clandestine », fait savoir El Debate.
« Ce qui s’est passé ces dernières semaines ressemble à tout sauf à une stratégie réfléchie développée au fil du temps par des experts en la matière. Au lieu de peser sereinement le pour et le contre de la décision, l’Exécutif a agi dans la précipitation face à la colère de Mohammed VI. […] La réaction de l’Espagne ressemble plus à une reddition qu’autre chose », analysent des sources proches du ministère espagnol des Affaires étrangères.
À lire : Le Maroc et l’Espagne peuvent « construire quelque chose de grand ensemble »
Pour ces dernières, la politique étrangère de l’Espagne envers le Maghreb a besoin d’être revue. « Nous avons toujours prêté attention aux trois pieds d’un trépied composé du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. Avec les dernières décisions du président Sanchez et du ministre Albares, cette structure est déséquilibrée… », développent les mêmes sources qui désapprouvent ces « revirements » du gouvernement espagnol qui affectent sa politique étrangère face au Maroc qui, par contre, « a une ligne d’action cohérente et constante depuis des décennies ».
Selon un expert en relations internationales qui a requis l’anonymat, l’Espagne ne sait pas comment s’y prendre pour trouver des solutions aux crises habituelles, contrairement au Maroc qui a toujours su avoir le dessus « chaque fois qu’il a une crise avec l’Espagne ». « Le Makhzen sait attendre la bonne occasion ; et quand nos gouvernements font preuve de faiblesse, ils en profitent », explique l’expert.