Maroc : un rapport inquiétant sur la situation des "femmes-mulets"
Les "femmes-mulets" dont l’activité principale est de transporter des marchandises entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta, sont victimes de mauvais traitements, de vol...
Les "femmes-mulets", désormais délestées de leurs fardeaux, se tournent les pouces, en attendant de trouver une autre alternative à leur situation sociale précaire, impactée par la fermeture du poste-frontière dédié aux porteurs entre le Maroc et l’enclave de Sebta.
Quatre mois après la fermeture de ce poste-frontière, ces "femmes-mulets" se retrouvent subitement au chômage. Fatima, porteuse depuis plus d’une trentaine d’années, estime que, ce faisant, le gouvernement veut les réduire à la mendicité. Pour cette femme qui a élevé seule, cinq enfants, les affaires marchaient bien avant cette fermeture. À présent, "il n’y a plus de travail ici", se désole-t-elle.
Si Fatima et ses collègues se plaignent de cette décision du gouvernement, l’Exécutif reconnaît que la contrebande, longtemps tolérée, a affecté son tissu productif et entraîné des décès dans le rang de ces porteuses, rapporte l’AFP. Dans une déclaration à l’Economiste, Nabyl Lakhdar, le directeur général des douanes, rappelle que ces "femmes-mulets" faisaient "du mal à l’économie en détruisant le secteur productif" marocain.
Selon le même média, les produits acheminés à pied via le poste-frontière de "Tarajal II" n’étaient pas taxés, d’où l’énorme poids des chargements transportés sur le dos des porteurs -jusqu’à plusieurs dizaines de kilos. Cette contrebande entre Ceuta et Fnideq représentait annuellement entre six et huit milliards de dirhams (entre 570 et 750 millions d’euros), selon les estimations du patron de la douane.
Pour l’heure, ces femmes, dont l’avenir est désormais incertain, ne savent plus à quel saint se vouer. Début janvier, un rapport parlementaire marocain a préconisé de créer une zone industrielle dans la région pour permettre la reconversion des porteurs.
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