Patrimoine : l’Algérie tente de dribbler le Maroc
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Le Maroc mise, pour renforcer sa diplomatie, sur son patrimoine immatériel composé de nombreux savoir-faire ancestraux que l’Algérie tente souvent de s’approprier.
Le patrimoine immatériel au service d’une diplomatie douce ? « Le patrimoine immatériel, notamment les vêtements traditionnels, est devenu un outil efficace pour renforcer la diplomatie au Maroc », fait remarquer Jeune Afrique, expliquant que cela se manifeste clairement par l’utilisation du caftan marocain comme un des éléments de sa puissance douce. Le rapport souligne que le caftan marocain est désormais un symbole de l’identité culturelle et un champ de compétition culturelle et diplomatique, en particulier avec l’Algérie. Et, Rabat s’évertue à protéger son patrimoine immatériel d’Alger. Jeudi dernier, le Maroc a enregistré 10 marques liées au caftan, au zellige, à la babouche et aux bijoux auprès de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), l’organisme gouvernemental responsable de la protection de la propriété industrielle au Maroc (marques, brevets, dessins et modèles industriels).
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Ces enregistrements concernent huit nouvelles marques, qui s’ajoutent à leur portefeuille existant de labels et de marques collectives de certification, portant le total à 77 dépôts, a précisé dans un communiqué le secrétariat d’État chargé de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire. Il ajoutera : la publication du dépôt des marques auprès de l’OMPIC constitue l’avant-dernière étape avant l’enregistrement des dix marques collectives de certification au niveau international, notamment auprès des pays de l’Union européenne, des États-Unis, du Canada et des États membres de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
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« Les éléments du patrimoine immatériel sont devenus des outils efficaces reflétant la capacité du Maroc à utiliser son héritage culturel au service de sa diplomatie douce », a commenté un chercheur en relations internationales, estimant que grâce à la poursuite des initiatives culturelles et diplomatiques, ces éléments resteront centraux dans la projection de l’image du Maroc sur la scène internationale. « La diplomatie culturelle marocaine repose sur ce patrimoine pour renforcer le dialogue interculturel, ce qui contribue à transmettre une image positive du royaume et à améliorer la compréhension de notre culture et de notre héritage par les autres », a-t-il souligné. Il est persuadé que ce type de diplomatie joue un rôle important dans le renforcement des relations avec d’autres pays, notamment en Afrique et en Europe.
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Pour étayer son argumentation, le chercheur explique : « le caftan marocain, par exemple, n’est pas seulement un vêtement traditionnel, mais un message civilisationnel qui met en avant la position culturelle et diplomatique du Maroc. Il constitue une porte d’entrée pour faire connaître l’identité nationale et promouvoir la compréhension culturelle, renforçant ainsi les relations avec d’autres pays ». Selon lui, il s’avère nécessaire d’intensifier les efforts pour promouvoir la présence du patrimoine immatériel marocain sur la scène internationale, en élargissant les partenariats culturels et en renforçant les programmes reflétant la diversité et la richesse du patrimoine national, mais aussi de sensibiliser les jeunes générations à l’importance de ce patrimoine afin de garantir la continuité de son rôle en tant que pont de communication et de diplomatie.
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