
Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».
Le ministre de l’agriculture, du développement rural et des pêches maritimes, M. Mohand Laenser, a estimé jeudi à Madrid qu’un accord de pêche se limitant à l’ "extraction" dans les eaux marocaines était "dépassé", mais le Maroc "reste ouvert a toutes les formules possibles", à condition d’innover.
Sollicité à plusieurs reprises par les médias espagnols sur un éventuel nouvel accord de pêche avec l’Espagne et l’Union européenne, il a indiqué que la coopération dans ce secteur "ne doit pas être uniforme" mais "profitable aux deux parties". A l’issue de ses entretiens avec son homologue espagnole, Mme Elena Espinosa, le ministre a relevé que la coopération entre le Maroc et l’Espagne, en matière de pêche," n’a jamais cessée" et que des sociétés mixtes ou exclusivement espagnoles opèrent au Maroc.
La question d’un nouvel accord est du ressort de l’Union européenne, a rappelé M. Laenser, ajoutant aussitôt qu’elle n’était pas à l’ordre du jour. le cas échéant, le Maroc ne posera "aucune condition" et examinera "toutes les formules possibles et imaginables". Le Maroc "n’est pas fermé, mais il faudra innover ", a souligné M. Laenser. Il a, par ailleurs, mis l’accent sur la "surexploitation" des ressources halieutiques dans les eaux marocaines et la baisse de la production qui s’en est suivie, particulièrement la ressource du poulpe. Le plan d’aménagement de cette ressource a porté ses fruits et l’extraction du poulpe a repris le 15 décembre, a annoncé le ministre.
Mais, "nous continuons de surveiller l’effort de pêche, pour le poulpe comme pour le reste des espèces", a-t-il assuré. Concernant ce volet spécifique de la coopération maroco-espagnole, M. Laenser a indiqué qu’il en avait discuté avec son homologue espagnole sur la manière de le "rendre plus attrayant et plus fédérateur dans le temps".
Dans l’immédiat, les deux ministres ont convenu de mettre en place, pour la période 2005-2006, quatre programmes de formation professionnelle dans les domaines des pêches maritimes, de l’aquaculture, de la valorisation des produits de la mer et les chantiers navals.
Lutter contre la pêche illégale
Les deux parties se sont félicitées du travail effectué par les techniciens des deux pays durant la campagne de recherche scientifique d’évaluation des ressources halieutiques du Maroc en eaux profondes qui vient d’être achevée par le bateau espagnol "Vizconde de Eza". Une fois le rapport final achevé, les deux pays devraient décider du lancement de la campagne de prospection commerciale qui devra être effectuée par six bateaux de pêche.
L’Espagne et le Maroc ont également décidé de favoriser la coopération dans le secteur de la commercialisation, de l’étiquetage des produits de pêche et au niveau des marchés de gros. Rabat et Madrid ont convenu, par ailleurs, de coordonner leur action pour lutter contre la pêche illégale et la conservation des ressources en méditerranée. Le renforcement des liens au niveau du secteur privé a d’autre part figuré à l’ordre du jour. Le salon de la pêche prévu à Agadir en avril 2005 sera mis à profit pour la tenue d’une rencontre entre les entrepreneurs des deux pays.
La visite de travail effectuée à Madrid par M. Laenser, et qui sera poursuivie vendredi en Andalousie, a permis également de relancer la coopération bilatérale dans les autres secteurs relevant de la compétence des deux ministres, notamment l’agriculture, avec la convocation d’une réunion du comité mixte de suivi en mars 2005 à Madrid.
Menara Economise
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