Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre, les enfants marocains se rendent à l’école et reçoivent les cours sous des tentes. Certains ont du mal à s’adapter, tandis que d’autres tentent d’« oublier la tragédie ».
Un récent accord intervenu entre le gouvernement marocain et une coalition de diplômés de l’université au chômage promet de mettre un terme à un conflit révélateur des problèmes du pays en matière d’enseignement et d’emploi. Le gouvernement s’est engagé à assurer le traitement préférentiel aux examens d’entrée et à fournir une formation complémentaire aux demandeurs, à condition qu’ils mettent un terme à leurs revendications publiques.
Au Maroc, les diplômés de l’université sont depuis longtemps confrontés à un problème d’emploi et nombre d’entre eux se sont regroupés pour demander des postes au sein de la fonction publique du pays. Cette crise semble désormais en passe de bénéficier d’une solution favorable. Lors d’une rencontre le 17 août, le Premier Ministre Driss Jettou et des représentants des trois mille diplômés ont signé un accord visant leur intégration sur le marché de l’emploi.
Selon les plans du gouvernement, les diplômés concernés seront prioritaires pour les examens de recrutement dans la fonction publique. Ce plan avait été élaboré début août, après que le groupe eût rejeté d’autres propositions gouvernementales comme le programme "Moukawalati", qui prévoit l’attribution de subventions aux futurs chefs d’entreprises.
Les listes comportant les noms de toutes les personnes concernées par cet accord seront distribuées à tous les ministères, établissements et entreprises publiques. Le gouvernement a également déclaré qu’il comptait mettre en place une commission spéciale chargée de surveiller le processus et d’informer les personnes concernées de leur priorité dans les concours prévus.
Driss El Gurerraoui, conseiller auprès du Premier Ministre, a indiqué que l’époque du recrutement direct dans la fonction publique était révolue, mais que cet accord permettrait d’offrir plus d’opportunités aux diplômés chômeurs.
Un programme de reconversion a également été adopté visant à qualifier environ 1 000 diplômés chômeurs pour de nouveaux emplois. Ils bénéficieront pendant une période allant de six mois à un an d’une formation supplémentaire au sein des meilleurs instituts, grandes écoles et universités, dont Al Akhawayne, l’Institut du Tourisme et d’autres. Ce programme débutera en septembre. Selon le gouvernement, qui prendra à sa charge l’ensemble des coûts de cette formation, l’objectif est de faciliter l’intégration de ces citoyens sur le marché de l’emploi, en particulier dans des secteurs porteurs pour l’économie marocaine.
Les bénéficiaires se félicitent de la conclusion de cet accord, estimant que cette initiative gouvernementale est un prélude au règlement du dossier des cadres supérieurs chercheurs d’emploi. Abdellatif El Moustakfi, secrétaire général du Groupement National des Diplômés Chômeurs, assure que la signature de cet accord en présence du Premier Ministre est une initiative prometteuse. "J’espère que la résolution de ce dossier se fera selon une approche sociale. En effet, il faut prendre en compte l’âge des membres du groupe et la catégorie de leurs diplômes", déclare-t-il.
Jamal Fellah, licencié en droit, déclare que cette initiative changera la vie de bon nombre de diplômés. "Ils sont nombreux à attendre une décision pareille. Certains ont dépassé l’âge de quarante ans, et ils vont pouvoir enfin trouver un boulot", explique-t-il.
En contrepartie, les membres des groupes concernés s’engagent à cesser toute forme de protestation dans la rue ou devant les édifices ou les administrations publics, comme ils le faisaient auparavant.
Cet accord ne bénéficiera qu’aux titulaires d’un diplôme. Il ne cherche pas à apporter une solution au problème du chômage dans le pays. Des centaines de salariés sans emploi participent régulièrement à des sit-ins, pour demander au gouvernement la création de nouveaux postes au sein de la fonction publique. Certains d’entre eux ont tenté de se suicider. Ils sont allés jusqu’à s’immoler sur la place publique de Rabat. Il ne font pas confiance au secteur privé et estiment que puisque l’Etat les a formés, il se doit de leur garantir un emploi digne de leurs niveaux d’études.
Magharebia - Sarah Touahri
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