
Des parlementaires s’attaquent à l’alcool et au tabac
Des députés proposent d’alourdir les taxes sur l’alcool et les tabacs manufacturés, afin d’en réduire la consommation et préserver, affirme-t-on, la santé des Marocains.
Le ministre de la Justice marocain, Abdellatif Ouahbi, affiche sa volonté d’abroger la loi de 1967 interdisant à tout établissement de vendre ou d’offrir une boisson alcoolisée aux musulmans. Une loi contraignante dont l’inobservance expose les contrevenants jusqu’à six mois de prison et 140 euros d’amende.
Abdellatif Ouahbi fait de la dépénalisation de la vente et de la consommation d’alcool – réservée aux touristes – son cheval de bataille. Il entend « revoir certaines dispositions liberticides et proposer une réforme intégrale [du Code pénal], comprenant la dépénalisation de la consommation d’alcool par les Marocains », fait savoir Courrier international.
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La dépénalisation de l’alcool et des relations sexuelles hors mariage est l’un des chantiers du Parti authenticité et modernité (PAM) de l’actuel chef du gouvernement, lequel a été abondamment abordé lors de la campagne électorale de 2016 et celle de 2021. Mais ce chantier est toujours vu d’un mauvais œil par le Parti de la justice et du développement (PJD). Une campagne offensive avait été mené contre l’alcool pendant ses dix ans de gestion du pouvoir.
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Arrivé au pouvoir l’année dernière, le PAM tient à engager une réforme dans ce sens. « Il n’y a rien d’extraordinaire à vouloir dépénaliser la consommation d’alcool. L’alcool est en vente partout : dans les supermarchés, les débits de boissons, les hôtels… », souligne sous couvert d’anonymat un des responsables de ce parti de centre gauche.
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Le nombre de litres de boissons alcooliques consommé chaque année au Maroc, un pays de 37 millions d’habitants, atteint 100 millions. La vente de l’alcool, elle, rapporte 170 millions d’euros à l’État. « Dans les faits, tout le monde sait que les Marocains boivent. Il faut mettre fin à cette hypocrisie le plus tôt possible. »
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