Des centaines de manifestants se sont rassemblés dans la nuit de mardi à mercredi 31 octobre, à Rabat, Tanger et d’autres villes du royaume à l’appel de plusieurs ONG pour condamner le bombardement israélien d’un quartier résidentiel du camp de Jabalia, au nord de Gaza. Selon le ministère de l’Intérieur de Gaza, l’aviation israélienne avait largué plus tôt dans la journée de mardi au moins six bombes sur le quartier, chacune pesant environ 1 000 kilogrammes. Les frappes ont fait « 400 victimes, dont des morts et des blessés », a-t-il précisé.
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Pour l’heure, le Maroc n’a pas encore réagi officiellement au massacre de Jabalia. « Aujourd’hui, nous sommes ici pour demander la fin du silence sur ce massacre. C’est une honte. Et nous entrerons dans l’histoire comme des complices si nous ne faisons rien », a déclaré à The New Arab Al-Arbi Findi, membre du groupe marocain contre la normalisation, l’une des ONG qui ont appelé à la manifestation. Selon son association, les accords de normalisation constituent un « accord de paix défaillant » en raison de l’incapacité du Maroc et des autres signataires à assurer la médiation pour l’entrée de l’aide et le cessez-le-feu à Gaza après plus d’un mois de guerre entre le Hamas et Israël.
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Pour les manifestants, il est temps pour Rabat qui a rétabli ses relations diplomatiques avec Tel Aviv en décembre 2020 sous l’égide des États-Unis en échange de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara de couper les ponts avec l’État hébreu comme le royaume l’avait fait en 2000 en réaction notamment à la brutalité d’Israël lors de la seconde Intifada. « Nous ne pouvons pas rester silencieux éternellement. L’État doit savoir que nous avons une voix, et que nous l’utiliserons pour défendre les bonnes causes », explique Omar, un Marocain venu manifester à Rabat mardi.