Le Maroc continue de s’inquiéter de la situation dans les camps de Tindouf, surtout que l’Algérie a procédé au transfert, sur le camp, à un acteur non étatique et séparatiste. L’ambassadeur, représentant permanent du Maroc près l’Office des Nations Unies, Omar Zniber, a fait part de ses craintes, mercredi à Genève, dans le cadre de la 77ᵉ réunion du comité permanent du programme du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR).
C’est au cours d’une réunion sur la "mise à jour des opérations du HCR au Moyen-Orient et en Afrique du Nord", que Omar Zinber a "dénoncé, une fois de plus, la militarisation des camps de Tindouf, en violation des conclusions de ce comité stipulant que les pays hôtes assument la responsabilité d’assurer le caractère civil et humanitaire d’asile". Le diplomate marocain a également relevé l’incapacité de l’Algérie à fournir le nombre exact de la population retenue dans les camps. Selon lui, "le représentant du pays hôte persiste à avancer des chiffres aléatoires, fictifs et gonflés, et qui sont, de surcroît, motivés politiquement et en contradiction avec le caractère humanitaire des discussions au sein du Comité permanent".
C’est pour cela que le Maroc pense que "les seuls chiffres à considérer proviendront de l’enregistrement formel de cette population selon les normes et critères établis par le HCR à la faveur de sa longue expérience et de sa pratique consacrée dans ce domaine". Par conséquent, a-t-il ajouté, "le Maroc renouvelle ses appels au HCR de procéder à l’enregistrement de cette population, conformément à son mandat et conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en tenant compte du fait que l’enregistrement améliore l’intégrité des opérations du HCR en réduisant le risque de fraude et de détournement".
Omar Zniber a évoqué, par ailleurs, les efforts du Maroc en matière de gestion de la question migratoire. Il n’a pas occulté les efforts importants fournis en termes de démantèlement des réseaux de trafic de migrants et d’avortement des tentatives de migration irrégulière, ainsi que les actions en faveur de la recherche et du sauvetage des migrants en situation de détresse en mer.
Ces résultats, assure-t-il, "démontrent la contribution majeure du Maroc en termes de sécurité régionale, car il assume l’entière responsabilité de la gestion des migrations solidaires et travaille avec ses partenaires pour ancrer concrètement le principe de la responsabilité partagée".