Les Marocains boudent la pastèque

10 juin 2021 - 17h40 - Economie - Ecrit par : J.D

Les prix de la pastèque marocaine sont en forte baisse sur le marché local et international alors que la campagne de récolte bat son plein. En cause, plusieurs facteurs dont le plus en vue, est la campagne menée sur les résidus chimiques et l’utilisation de semences OGM. L’été, période de grande consommation de ce fruit, va-t-il inverser la tendance ?

Selon les professionnels dela filière pastèque, les prix au détail chutent pour se fixer de 1 à 1,5 DH/Kg sur le marché local et quasiment dans toutes les régions de production. La même pastèque marocaine est cotée entre 1 et 1,10 euro le kilo sur le marché de Rungis, soit dix fois plus que les prix pratiqués sur le marché local. Un prix jugé toutefois faible par rapport à deux semaines auparavant, lit-on sur Médias24.

À l’export également, les prix ont connu un repli par rapport la semaine dernière. «  Cette semaine, les prix du melon et de la pastèque ont accusé une forte baisse  », indique l’organisation agricole l’Asaja-Almeria (Espagne) qui précise que la chute a atteint plus de 30%.

A lire : Maroc : les semences de pastèque ne sont pas génétiquement modifiées

Évoquant les causes de cette chute des prix de la pastèque marocaine, en pleine campagne, beaucoup d’observateurs pointent la vague d’informations distillées sur les résidus chimiques et l’utilisation de semences OGM. Pour sa part, l’organisation des semenciers marocains reconnaît qu’il y a eu une campagne d’intox, entretenue par la concurrence étrangère, mais très vite éteinte, nuance-t-elle, affirmant que le consommateur de pastèque a été détourné depuis le mois de mai 2021. Les premiers lots de la récolte précoce émanant de la région de Zagora étaient vendus à 2 DH/Kg à la deuxième vente sur le marché de gros de Casablanca.

«  Aujourd’hui, la chute des prix devrait s’accentuer au fur et à mesure de l’avancée des récoltes, notamment dans les grandes régions de production  », avertissent les professionnels, signalant que la production simultanée des différentes régions de production explique pour l’essentiel, la chute des prix en cette veille de la saison estivale qui stimule en principe la consommation de la pastèque. Normalement, la cueillette a lieu de la mi-mai à fin juillet la cueillette s’étale de la mi-mai jusqu’à fin juillet dans la zone sud (Souss-Draâ), et dans la période de mi-juillet-mi-septembre pour les récoltes dans les régions de l’Oriental et Gharb.

Sur plusieurs marchés extérieurs, notamment européens, expliquent les professionnels de la filière, la priorité est accordée aux produits locaux, en particulier ceux de proximité, en raison de la pandémie du Covid-19.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Agriculture - Compétitivité - Consommation - Ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime - Ministère de l’industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies

Aller plus loin

Les fruits et légumes marocains toujours prisés en Europe

En novembre 2020, les importations communautaires de fruits et légumes frais du Maroc vers l’Europe ont atteint 1,4 million de tonnes, soit une augmentation de 9 %...

Espagne : 81 % des pastèques importées sont marocaines

Selon une étude menée par l’organisation COAG avant le lancement de la campagne agricole en Espagne, 81 % des pastèques importées sont marocaines. Pour l’organisation, la...

Le Maroc fournit 79% des pastèques que consomme l’Espagne

Le Maroc a exporté plus de 85 650 tonnes de pastèques vers l’Espagne pendant cette campagne agricole 2019-2020. Avec ce volume, le royaume occupe la 1ʳᵉ place parmi les cinq...

Maroc : les producteurs et vendeurs dénoncent la baisse du prix de la pastèque

Les producteurs et les vendeurs de pastèque au Maroc ont du mal à écouler leurs marchandises. Les récentes publications sur les réseaux sociaux faisant état d’anomalies diverses...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).

Ramadan et réseaux sociaux : les photos d’iftar divisent

Pendant le mois sacré de Ramadan, de nombreux influenceurs marocains publient quotidiennement sur les réseaux sociaux des photos de tables garnies de mets et de boissons pour la rupture du jeûne (iftar). Un comportement perçu comme de la provocation...

Maroc : quand le thermomètre monte, la consommation électrique s’envole

La consommation électrique au Maroc a atteint un niveau record, s’établissant à 7 310 mégawatts, selon le ministère de la Transition énergétique et du développement durable.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Aïd Al Adha au Maroc : cheptel en baisse, prix en hausse

Alors que l’Aïd Al Adha approche, le ministère de l’Agriculture se prépare à faire face à une possible augmentation des prix des moutons au Maroc. L’offre en ovins et caprins destinés à l’abattage est estimée à 5,6 millions de têtes, un chiffre...

Le Maroc capable d’établir un record en matière d’exportations d’avocats

Le Maroc a enregistré une hausse record de ses exportations d’avocats en volume au cours de la saison et pourrait rééditer l’exploit au cours de la saison 2022/23 (juillet-juin).

Tomate marocaine : le nouveau cauchemar des producteurs français

Face à l’augmentation des importations de tomates marocaines, les producteurs français expriment leur inquiétude et pointent du doigt une concurrence déloyale.

Maroc : vers la suppression de la TVA sur certains produits ?

Des députés de l’opposition parlementaire continuent d’appeler à l’exemption de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur tous les produits de base à forte consommation afin de soutenir le pouvoir d’achat des Marocains en cette période d’inflation.

Le Maroc contraint de réorienter sa production agricole

Face à la sécheresse et au stress hydrique d’une part, et à l’inflation d’autre part, le gouvernement marocain est contraint de revoir sa politique agricole et alimentaire pour garantir l’eau et le pain.

La « chebakia », la pâtisserie marocaine incontournable lors du ramadan

Lors du ramadan au Maroc, la « chebbakaa », des petits gâteaux traditionnels au miel, est proposée tous les jours sur les tables pour les dîners de rupture de jeûne.