2 350 ménages représentant différentes couches socio-économiques de la population marocaine en milieu urbain et rural, ont été ciblés par cette enquête. Elle a pour objectif d’appréhender "le niveau d’effectivité du confinement, les connaissances des ménages relatives au covid-19, les actions prophylactiques, l’approvisionnement domestique en produits de consommation et d’hygiène, les sources de revenu en situation de confinement, l’accès à l’enseignement, l’accès aux services de santé et les réactions psychologiques".
Les premiers résultats de l’enquête révèlent que 34 % des ménages marocains sont entrés en confinement "avant même l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire", 54 % ont commencé le confinement depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire, et 11 % depuis la promulgation du décret-loi relatif à la déclaration de l’état d’urgence. Près de huit ménages sur dix ont respecté entièrement les règles du confinement, et 21 % partiellement.
Les violations du confinement enregistrées sont d’ordre économique et professionnel. Selon le HCP, 82 % des personnes qui sortent du domicile pendant le confinement sont les chefs de ménage, 15 %, des personnes âgées de 25 à 59 ans, 2 %, des enfants de moins de 18 ans et 1 % sont des personnes âgées de 60 ans et plus. La même enquête signale que les symptômes du covid-19 les plus connus par les chefs de ménage sont "la fièvre, la toux sèche et la dyspnée". 7 % des ménages n’ont aucune connaissance de ces symptômes. Toutefois, les ménages sont unanimes sur la nécessité d’adopter des gestes barrières pour se protéger contre le covid-19.
En ce qui concerne le plan financier, les résultats de l’enquête ont révélé que "34 % des ménages, surtout dans le monde rural, affirment être sans ressources financières à cause de la cessation de leurs activités". 19 % des ménages ont admis "avoir reçu une aide de l’État pour compenser la perte de leurs emplois : 13 % dans le cadre du programme RAMED et 6 % dans le cadre du programme d’aide aux salariés formels inscrits à la CNSS.
Selon la même source, 31 % des transferts reçus proviennent de l’État à travers le programme d’aide aux salariés formels (CNSS). Par ailleurs, 18 % des ménages n’ayant pas perdu leurs emplois ont également bénéficié de l’aide de l’État. Mais malgré tout, des difficultés subsistent selon les résultats de l’enquête et prouvent que tous les ménages ayant sollicité l’aide de l’État n’ont pu l’avoir. D’autres par contre, surpris par la situation, n’ont toujours pas formulé leur demande mais comptent le faire, tandis qu’un nombre infime estime n’avoir pas besoin de l’aide.