
Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.
Le spectre d’El Ejido semble loin. Le maire de Cartaya n’a pas manqué, lors de son passage au Maroc, de faire l’éloge de la main d’œuvre marocaine. C’est en effet cette ville du sud de l’Espagne qui a accueilli les travailleuses marocaines pour la collecte de la fraise.
Parties courant 2007 et 2008, elles ont donné une très bonne impression auprès, non seulement des employeurs, mais aussi des habitants de la ville. « Les travailleuses ont été d’excellentes ambassadrices du Maroc », affirme Juan Antonio Millan Jaldon, maire de Cartaya qui intervenait lors d’un séminaire international sur les établissements de placement organisé par l’Anapec à Tanger.
De l’est au sud
La localité de Cartaya a reçu, au cours des 30 derniers mois, plus de 18.000 travailleuses marocaines, un peu plus que la population de Cartaya qui ne dépasse pas les 16.500 habitants. Mais la localité dispose d’importantes exploitations destinées à la culture de la fraise et des agrumes, qui ont besoin de toute cette main d’œuvre. Le maire a indiqué que sa localité a dû recourir dans le passé aux services de la main d’œuvre issue des pays de l’Est. « Mais depuis, nous nous sommes tournés vers le sud », explique Millan Jaldon. Ce dernier a même annoncé que, l’année prochaine, le nombre d’employées passera à 20.000, preuve s’il en faut, de la bonne réputation de la main d’œuvre marocaine. La chose est d’autant plus sûre que si ce sont les autorités à travers les organismes de placement qui déterminent les postes et profils à fournir à l’étranger, c’est à l’employeur que revient le choix du pays d’origine, explique Marta Rodriguez Tarduchi, de la direction des migrations au ministère espagnol du Travail.
La responsable espagnole insiste sur le potentiel existant, le marché espagnol demande encore de la main d’œuvre marocaine dans certains domaines tels l’agriculture.
L’expérience de Cartaya intervient dans le cadre du programme Aeneas de l’Union européenne (Assistance technique en matière de migration et d’asile). Lancé en 2004, le programme a profité à diverses localités européennes dont celle d’Huelva. « Il s’agit pour nous de démontrer la validité de notre concept de société multiculturelle », explique le maire, confiant. Le financement européen de près de 1,5 million d’euros (environ 16 millions de DH) a permis à la petite bourgade espagnole de mettre en place des espaces d’accueil dédiés ainsi que la mise à la disposition des travailleurs de médiateurs. Ces derniers ont pour rôle de servir, non seulement d’interprètes pour les non hispanophones, mais d’aller au-delà en agissant comme intermédiaires entre les employeurs et les travailleurs.
Source : L’Economiste - Ali Abjiou
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