Quatre jours avant son bac S (qu’elle poursuit à Paris), Hajar reçoit une OQTF, par courrier officiel. Elle a alors, selon le courrier, trente jours pour quitter la France. Selon l’Express : « Hajar est venue vivre en France en 2006, à 11 ans, aux côtés de son père, arrivé en 1962, et qui possède une carte de résident. Jusqu’à ses 18 ans la jeune fille était ainsi protégée par la loi et ne pouvait donc pas être expulsée ».
Par contre, entre 2009 et 2010, Hajar a passé un an auprès de sa mère (qui était malade et hospitalisée) au Maroc. Elle retourne en France, âgé alors de 15 ans, et reprend sa scolarité normalement. Elle était encore mineure.
Hajar, loin de se douter de quoi que ce soit, dépose peu avant ses 18 ans une demande de titre de séjour. Cette demande a été effectuée en janvier 2013. La décision devait parvenir avant le 9 novembre. Mais il n’y avait pas de réponse. Et, selon le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « le silence gardé pendant plus de quatre mois sur les demandes de titres de séjour vaut décision implicite de rejet ».
Début de la fin ?
Ce n’est que le 12 juin dernier que Hajar reçoit un courrier de la part de l’administration. Non pour une réponse favorable à sa demande de titre de séjour, mais plutôt pour lui signifier l’inverse. Elle devait quitter la France.
Est-ce que cela a un lien avec cette année passée au Maroc ? Difficile de répondre. Mais très probable… . La jeune marocaine a en effet un parcours exemplaire en France.
Hajar, élève brillante
Selon son avocate, Me Scalbert : « C’est une élève brillante, ses professeurs font des commentaires élogieux ». En outre, elle souhaite devenir médecin. Elle a d’ailleurs été acceptée à Medisup pour y préparer les concours d’entrée inhérents à la médecine.
Cette notification administrative de quitter le territoire français n’a d’ailleurs pas été sans conséquence sur ses examens. Hajar, qui saura le 4 juillet si elle a réussi au bac (et qui devra quitter le territoire une semaine après), affirme : « Je pense l’avoir totalement raté, j’étais vraiment perturbée ». C’est d’ailleurs compréhensible. Obtenir un bac français pour être renvoyée au Maroc ? Cela a de quoi démotiver. A savoir que Hajar, selon ses propos, se sent « profondément française ».
L’Express déclare : « la prochaine audience aura lieu ce jeudi : l’objectif est "d’obtenir une suspension de la décision du 12 juin", explique son avocate. Il lui faut "une carte de séjour temporaire avec la mention vie privée et familiale" d’une validité d’un an, renouvelable automatiquement en général ».
Mobilisation
Outre les médias qui plaident sa cause (directement ou indirectement), une pétition adressée au préfet de police de Paris ainsi qu’au premier ministre a été mise en ligne contre l’expulsion de la lycéenne marocaine.
Dans le texte de celle-ci on trouve les propos suivants : « La raison du refus étant simplement le fait qu’elle ait passé un an au Maroc entre 2009-2010 auprès de sa mère tombée gravement malade et hospitalisée, à son retour elle a donc 15 ans et rejoint son père en France. Il faut arrêter d’expulser des élèves ayant vécu la majorité de leur vie en France. Certes, d’après la loi, ils ne sont pas français, mais toute leur vie est ici. Vu qu’ils ont le sentiment de l’être, pourquoi est-ce qu’ils ne le deviennent pas ? »
A part cela, plusieurs pages sur Facebook se mobilisent pour l’aider et même une page qui est spécifique à son cas : « Mobilisation contre l’expulsion de Hajar, future bachelière ». On y trouve par exemple une demande de venir nombreux « pour la soutenir à son procès public au tribunal administratif de paris ». La date de l’audience est le jeudi 26 juin à 14h30. Et on y demande bien entendu de signer la pétition.