Lutte contre la contrefaçon : De grandes marques en think-tank

20 décembre 2006 - 19h53 - Economie - Ecrit par : L.A

Cinq firmes ont mis en place un think-tank pour réfléchir aux moyens de lutter contre la contrefaçon. Ce groupe de réflexion est constitué Procter&Gamble, Sacmar Industrie, Schneider, Bic et Nike. Il est « certes informel, mais il tient à alerter le consommateur sur les graves conséquences de la contrefaçon, aussi bien sur sa sécurité que sa santé », assure Fouad Aziz El Kohen, responsable Marketing et communication de Schneider Maroc.

Le think-tank projette de s’approcher de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) afin de développer un partenariat. « Au lieu que chacun agisse tout seul, nous invitons toute entreprise, petite ou grande, touchée par la contrefaçon, de se joindre à nous car l’union fait la force », indique El Kohen.

Formel sera, en revanche, le comité national anti-contrefaçon qui verra le jour en 2007. « Celui-ci va regrouper les institutionnels publics et privés et aura pour tâche d’analyser et évaluer les dernières donnes de la contrefaçon », explique Aziz Bouazzaoui, directeur de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). Ce comité à rôle consultatif, seulement, sensibilisera le grand public à ce phénomène.

Jouets, tabac, appareils domestiques, pièces détachées automobile et aéronautique, médicaments, vins et spiritueux, parfums et cosmétiques, produits hygiéniques, textiles, articles de sport... rien n’échappe à ce fléau de plus en plus inquiétant. Procter&Gamble Maroc, le fabricant, notamment, de serviettes hygiéniques « Always Ultra », poursuit, actuellement, l’importateur de « All Well’s », commercialisé dans les petits commerces au même prix que le produit originel, c’est-à-dire 15,50 DH.

« Ces produits nous viennent de l’étranger, leurs contrefacteurs cherchent à maximiser les profits en utilisant les procédés les plus archaïques et finissent par porter atteinte à la santé du consommateur », affirme Ismaïl Chajii, directeur de P&G. Le nom de l’importateur est gardé secret pour l’heure. Ce serait une lapalissade que de rappeler la contrefaçon des chaussures et vêtements de sport dont les lieux de commercialisation à Casablanca sont l’ancienne Médina, Derb Ghallef et Lakriâ notamment. « Des consommateurs pensent que le deuxième choix est un produit du même producteur », souligne Hamza Abdelillah, responsable Communication de Sacmar Industrie, distributeur de Puma et de New Balance au Maroc. Celui-ci affirme que « le manque à gagner de l’entreprise représente trois fois le chiffre d’affaires annuel ».

Nike traque, elle aussi, les contrefacteurs en effectuant des descentes dans les magasins et souks de Casablanca, le vivier de la contrefaçon avec Rabat, Fès et Marrakech. « Ce fléau représente un manque à gagner estimé à plus de 70% du marché des chaussures de sport. Pourquoi s’adosser à un nom réputé ? Pourquoi ne pas créer une marque à part entière », s’indigne Abdelillah.

Schneider Maroc, pour sa part, a trainé en justice une vingtaine de contrefacteurs marocains et chinois pour divers produits, notamment les disjoncteurs et contacteurs. « Le devoir de tout entrepreneur est de sensibiliser le client final car, souvent, celui-ci ignore les risques de la contrefaçon », assure le responsable Marketing et Communication. « Qu’on parle d’un œuf ou d’un bœuf, il faut protéger le client », ajoute-t-il.

Auparavant artisanale, la contrefaçon est devenue aujourd’hui industrielle et mondiale. Le consommateur ne semble pas conscient des conséquences sur l’emploi et la sécurité sanitaire.

Les dernières statistiques disponibles montrent qu’elle devient particulièrement dangereuse pour nos économies. Selon Bouazzaoui, elle représente aujourd’hui 10% du commerce mondial, soit 700 milliards de dollars.

L’Economiste - Loubna Moussali

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Faillite - Contrefaçon - Office marocain de la propriété industrielle et commerciale

Ces articles devraient vous intéresser :

Les avocats marocains passent à la caisse

Les avocats marocains doivent désormais s’acquitter d’une avance sur l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés au titre de l’exercice en cours auprès du secrétaire–greffier à la caisse du tribunal pour le compte receveur de l’administration fiscale....

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Réaction de la mère d’Achraf Hakimi après les accusations de viol

La mère du latéral droit marocain du PSG, Achraf Hakimi, a réagi aux accusations de viol portées par une femme de 24 ans contre son fils. Cette semaine, le joueur a été mis en examen par la justice.

Maroc : utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie

Le premier président de la Cour de cassation et président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), Mohamed Abdennabaoui, a mis en garde les présidents des tribunaux contre l’utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Maroc : clap de fin pour Jumia Food

Les Marocains ayant l’habitude de commander via Jumia Food devront dorénavant se diriger vers un concurrent. L’entreprise vient d’annoncer la fin de son service au Maroc.

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...