Les promoteurs immobiliers ont-ils eu gain de cause ? Aidés par la crainte de la crise et à force de multiplier la pression et les demandes d’incitations afin de continuer à produire les logements sociaux à 200.000 DH, le gouvernement a fini par céder. Actuellement, les discussions sont en cours entre le ministère de l’Habitat, le ministère de l’Intérieur et la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) afin de mettre en place un nouveau dispositif de partenariat. Une commission tripartite a été créée pour boucler ce dossier.
« Comme le gouvernement ne peut pas faire marche arrière sur la fiscalité, nous avons décidé d’agir sur les normes d’habitabilité », a indiqué Ahmed Taoufiq Hejira. En d’autres termes, l’amendement de l’article 19 est toujours d’actualité, il ne s’agira ni d’exonérations, ni de hausse de prix, ni de baisse du nombre de constructions exigées pour bénéficier d’exonérations fiscales (2500 unités), mais de révision de la liste des équipements fournis.
Diminution du nombre de portes, de couches de peinture… autant de mesures arrêtées afin de booster un marché agonisant. Cette démarche est louable certes mais il ne faut pas trop en faire et oublier l’engagement des opérateurs de fournir des logements et des aménagements décents. A noter que l’amendement de l’article 19 a soulevé un tollé auprès des opérateurs. Résultat, les promoteurs ont boudé ce marché qui a été complètement anéanti. Au lieu de continuer dans la construction de logements sociaux, ils ont opté pour des habitations économiques à 300 ou 350.000 DH, ce qui a miné le premier segment.
Actuellement, dans un marché un peu morose et gagné par un essoufflement au niveau de l’immobilier du luxe destiné à une clientèle étrangère affectée par la crise mondiale, certains promoteurs revoient leurs copies et décident d’investir dans le logement social, qui reste un marché très porteur, vu son prix bas, accessible à une large population. Cependant, ils ne lâchent pas prise et tablent sur la générosité du gouvernement qui œuvre pour la pérennité du secteur.
Source : Le Matin - Nadia Dref