Véritable retournement de situation, quand on se rappelle qu’il y a exactement six mois, les promoteurs ne se bousculaient pas pour y adhérer. Qu’est-ce qui a changé entre-temps pour rendre ce programme plus attrayant ?
Pour cet analyste, « c’est le retour de la conjoncture qui explique en grande partie ce revirement ». D’après lui, sans cette pression, les promoteurs auraient continué de bouder ce produit jugé peu rentable.
Mais, il y a une autre explication, c’est que depuis que le principe de la péréquation a été accepté, le produit est devenu prisé. C’est ce que l’on confirme du côté des professionnels de l’immobilier dont beaucoup liaient leur contribution à l’obtention de la péréquation.
Deux types de conventions
Du côté d’Al Omrane, l’on préfère parler plutôt de mixité sociale. Ainsi, les promoteurs qui achèteront des terrains auprès du holding pour réaliser les 500 logements à faible coût obtiendront la même superficie qu’ils pourront valoriser à leur guise. Sur une superficie donnée, c’est le modèle « un tiers/un tiers/un tiers » qui sera adopté. C’est-à-dire que des terrains seront concédés aux privés par l’aménageur public au prix de revient à condition qu’un tiers soit consacré au logement à faible coût, un tiers au logement social (200.000 DH) et l’autre destiné à la classe moyenne. « Dans ces conditions, le projet devient plus attrayant et l’opérateur pourra équilibrer ses comptes », estime Youssef Ibn Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).
Ce programme, d’un investissement global de 15,5 milliards de dirhams, vise la construction d’environ 130.000 unités de logement à faible coût. Totalement exonéré d’impôts, il devra être réalisé à hauteur de 65% par les sociétés filiales du holding d’aménagement Al Omrane sur les quatre années à venir. Le reste sera exécuté par des promoteurs immobiliers privés dans le cadre d’un partenariat avec les filiales régionales du holding.
Concrètement, deux types de conventions sont prévus avec le privé, est-il précisé auprès du holding. Il s’agit d’une convention-cadre avec le promoteur qui s’engage sur le programme global à réaliser. D’autres conventions spécifiques seront signées avec les filiales de l’aménageur sur les projets à effectuer sur telle ou telle localité et sur le nombre d’unités prévues. Pour 2009, l’on prévoit l’ouverture de chantiers portant sur plus de 35.000 logements de faible coût.
En attendant, ce sont 22.500 logements qui ont été mis en chantier au terme de 2008 : 9.600 par Al Omrane et 12.900 par le privé. Du côté du holding d’aménagement, l’on promet les premières livraisons pour 2009. Pour cette phase, c’est le foncier dont dispose le holding et ses filiales qui est utilisé. En effet, la convention sur le foncier (les 3700 ha) avec la direction des domaines attend toujours d’être signée. « Elle est pratiquement finalisée », est-il affirmé du côté du holding. Elle devait être déjà signée en décembre 2008. Pour l’heure, aucune autre date n’est encore fixée.
Source : La vie éco - K. E. H.