Eden Ghali, jeune belgo-marocain transgenre, partage son histoire
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Photo : Carole Sterlé - Le Parisien
Lilia (nom d’emprunt) est un homme « épanoui » en tant que femme. Âgée de 36 ans, la Parisienne d’origine marocaine, référente en milieu hospitalier, est une personne transgenre, mais toujours considérée comme un homme sur sa carte Vitale qui porte encore son prénom masculin.
Pour ses amis et proches, Lilia est une femme élégante et raffinée. Mais pour la Sécurité sociale, elle reste un homme. Sa carte Vitale porte toujours son prénom masculin. « Je n’ai pas encore fait toutes les démarches nécessaires pour changer », confie-t-elle au journal Le Parisien. La jeune « femme » est la référente transidentité en milieu hospitalier à Paris. Elle lutte pour la reconnaissance des droits des personnes transgenres. « Les personnes trans ont tant souffert qu’il faut tout faire pour les réintégrer au plus vite dans un parcours de soins », soutient Lilia.
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Mais c’est un processus de longue haleine, ont reconnu des participantes à une table ronde sur les droits des femmes trans, organisée la semaine dernière à la mairie de Paris-Centre. À l’occasion, les concernées ont partagé leurs souffrances, leurs succès, leurs combats et demandé des conseils pour surmonter leurs difficultés. Lilia, elle, parle d’un « mal-être identitaire ». Elle sentait que « quelque chose qui ne tournait pas rond » et ses parents étaient convaincus qu’elle avait « perdu la raison ». La jeune femme évoque aussi le « regard infériorisant qu’on pose sur les trans », affirmant qu’il lui arrivait aussi « de porter un jugement sur les personnes trans qu’[il] croisait. C’est de la transphobie intériorisée ».
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« Le coming out de Caitlyn Jenner, du clan Kardashian, a mis un coup de projecteur sur la transidentité, à l’époque, la population trans était encore plus marginalisée… Les trans qui réussissent le mieux leur transition de genre ont bénéficié du soutien de leurs parents, de leur cercle familial, ou alors ont eu une réussite sociale qui les porte », fait observer Lilia qui confie avoir « mûri », à 27 ans, sans le soutien de sa famille, « l’idée d’une transition pendant deux ou trois ans. Avant, j’étais très déprimée, je n’étais plus un garçon, j’étais devenue… entre deux. Il fallait passer à l’autre étape pour trouver ma place, m’affirmer dans la société ».
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« Les questions, je me les suis toutes posées… Je ne m’imaginais pas comme ça, je ne savais pas vraiment que je serais comme je suis maintenant, mais ce dont j’étais sûre, c’est que j’allais m’épanouir dans l’identité d’une femme, que je serais plus heureuse », assure Lilia qui veut désormais aller de l’avant et finaliser les démarches administratives et judiciaires pour la reconnaissance totale de ses droits en tant que personne transgenre.
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