Jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, les amicales jouaient un rôle prépondérant dans la politique de quadrillage des ressortissants marocains vivant en France. Mais, ces relais, chapeautés par les services consulaires marocains, ont fini par être boudés par les MRE.
Souffrant d’une image archaïque et sécuritaire, ces structures se désagrégèrent peu à peu. Les Marocains, les plus actifs dans les lieux de culte (27% des Marocains se rendent à la mosquée le vendredi, contre 13% des Algériens) se trouvent éparpillés entre plusieurs associations. Ils sont également majoritaires dans la gestion des mosquées. D’ailleurs, 40 % des imams prêchant en France sont marocains, contre 24 % d’Algériens.
En 1985, un rassemblement hétéroclite d’opposants divers à la Mosquée de Paris se réunit au Palais des congrès, Porte de Maillot, et crée la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF). Considérée par les observateurs comme une coquille vide, elle est reprise en main, avant les élections du Conseil français du culte musulman (CFCM), par le puissant réseau consulaire marocain. Mohamed Béchari, originaire de la région d’Oujda, est élu président de la FNMF. Plusieurs mosquées (Mantes-la-Jolie, Evry, Corse) et associations la rejoignent la veille des élections. Elle remporte un succès aussi retentissant qu’inattendu lors des élections de 2003 où elle arrive en tête, avec 18 membres élus.
Fondée en 1983 en Meurthe-et-Moselle par le Tunisien Abdallah Ben Mansour et l’Irakien Mahmoud Zouheir, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a été reprise en main par le « clan des Bordelais » : le président, Lhaj Thami Breze, et le nouveau secrétaire général, Fouad Alaoui. Tous deux sont marocains. Suspectée d’être proche de l’organisation mondiale des Frères musulmans, elle se dit farouchement indépendante et prêche un « Islam de France ». L’UOIF regroupe 200 associations et dispose de plusieurs mosquées.
Les Marocains sont également très présents dans le réseau Tabligh, d’origine pakistanaise. Généralement, ils gardent une certaine indépendance par rapport aux consulats et s’occupent principalement de la daâwa. Lors des élections des Conseils régionaux du culte musulman (CRCM), ils se sont parfois alliés avec leurs concitoyens de la FNMF, comme en Franche-Comté ou au Centre, où la FNMF est arrivée en tête, mais a cédé la présidence du conseil régional à des tablighi marocains, Mohamed Gmih et Bouchaib Erraji.
Les Marocains sont aussi très présents dans le réseau Tabligh, d’origine pakistanaise. Ils gardent une certaine indépendance par rapport aux consulats et s’occupent principalement de la « daâwa ».
La Vie Economique