les MRE préfèrent célébrer leur mariage chez eux

3 août 2004 - 23h07 - Maroc - Ecrit par :

Le retour des MRE au pays, en cette saison estivale, est l’occasion pour bon nombre d’entre eux de conclure et fêter le mariage. Il s’agit d’un moment de convivialité, de retrouvailles familiales et de joie.

Ils reviennent des quatre coins de la planète pour revoir leurs familles, investir ou pour concrétiser un projet. Celui de trouver l’âme sœur et de se marier est de plus en plus entrepris par les jeunes.

Même si le code de la famille a simplifié la procédure du mariage des Marocains résidant à l’étranger, en admettant, pour la première fois, la forme civile du mariage et une règle du droit international privé (la soumission de l’acte juridique à la loi du lieu où il a été passé), les MRE préfèrent célébrer le mariage en convivialité et en présence de tous les membres de la famille, suivant un cérémonial puisant ses sources dans des traditions ancestrales.

Ils préfèrent aussi conclure leur mariage, sur place, en conformité avec les procédures administratives locales et en présence de deux témoins musulmans et du wali (tuteur) si c’est nécessaire. Aziza souligne qu’il « n’est pas question de fêter le mariage de sa fille en Allemagne. L’ambiance est trop glaciale là-bas. Il n’y a pas mieux que le Maroc pour chanter et danser en famille, sans restriction, ni obligation. La spontanéité des gens rend le contact facile ». Inutile de rappeler que le Maroc est une société occidentalisée qui a su préserver ses traditions et les marier avec un certain modernisme.

Les préparatifs se font souvent dans les pays d’accueil avant de se poursuivre dans le pays d’origine. Avant le mariage, le fiancé est tenu d’offrir des présents à sa promise. La coutume de l’offrande (la h’dia) existe encore dans toutes les classes sociales. Ce sont les cadeaux offerts par l’époux à la jeune mariée. Ils varient selon la situation sociale et les régions et sont hautement symboliques. D’après Aîcha, certains cadeaux sont symboliques, comme le sucre, qui représente une vie heureuse, le lait, la pureté ou encore les dattes, l’eau de fleurs d’orangers et le henné. En font partie également la bague de fiançailles et l’alliance. Les autres varient en fonction des moyens. On peut trouver des coupons de tissus, des caftans, des chaussures, des sacs à main, du parfum ». Ces cadeaux sont disposés dans de très grands plateaux de couleur argentée, recouverts d’un couvercle conique, les " téfors ".

Ces plateaux sont ensuite portés au domicile de la mariée, accompagnés par un orchestre « Ghiata ou Dekka » qui anime tout le quartier. C’est après le consentement des futurs époux, que les familles procèdent aux formalités du mariage. Le jeune époux ou son tuteur offre une dot symbolique (Sadaq) à sa future femme. Le mariage est conclu par un acte adoulaire, contrat établi par les « Adouls ». Le jour précédant le mariage, après que la future mariée, en compagnie des femmes de sa famille, se soit purifiée au hammam, vient la cérémonie du henné. Et c’est une spécialiste « la nakkacha » qui dessine de véritables fresques florales sur les mains et les pieds de la future mariée et de ses proches.

Les vertus du henné sont censées garantir la réussite et la prospérité et protéger contre les maladies. Généralement, la cérémonie de mariage donne lieu à de grandes fêtes, qui peuvent durer de trois jours à une semaine et sont plus ou moins coûteuses selon les moyens de la famille, mais toujours très visuelles, avec de magnifiques vêtements et bijoux. La fête proprement dite a lieu dans un hôtel, un « riad »(maison traditionnelle marocaine, organisée autour d’un grand patio intérieur), une salle des fêtes, sous une tente à proximité du domicile de la mariée ou dans le jardin des parents de l’un ou l’autre des jeunes époux.

Les femmes assistent aux mariages traditionnels habillées en caftan, retenu par une large ceinture dorée à la taille. Au fond de la salle est installée une estrade assez haute, sur laquelle sont disposés deux sièges imposants où s’assiéront les mariés, qui pourront ainsi être observés de tous. Sur un côté de la salle, les musiciens jouent et chantent. La jeune épouse arrive dans l’assistance vêtue d’un caftan orné de bijoux assortis. Ensuite, elle est portée dans une « amariya », comme son mari.

Ils font le tour de la salle, accompagnés par la musique et, arrivés près de l’estrade, ils descendent de l’amariya pour s’asseoir, pendant que les convives se pressent autour d’eux afin de se faire photographier en leur compagnie. La mariée est entourée des « neggafates », maîtresses d’orchestre de la cérémonie et garantes du respect scrupuleux des rites nuptiaux.

Elles s’occupent de la mariée en l’habillant, la parent des bijoux qu’elles lui prêtent, la dirigent dans ses gestes, minutent la cérémonie et le changement de vêtements. La mariée sort périodiquement pour se changer. Le défilé peut ainsi continuer jusqu’à sept tenues différentes dans la soirée. Pendant ce temps, les invités se restaurent.

Des boissons gazeuses et de délicieux jus de fruits frais sont servis. Le repas comprend généralement une pastilla, un tagine et des fruits au dessert. Le thé à la menthe est également servi, accompagné d’exquises pâtisseries comme, entre autres, les cornes de gazelle. La soirée se termine en général au lever du soleil et les futurs époux entament leur lune de miel.

El Mahjoub Rouane - Le Matin

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Sujets associés : Immigration - Mariage - Opération Marhaba - MRE

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