Les mesures du gouvernement pourront-elles sauver le secteur de l’immobilier ?

19 juillet 2020 - 23h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Le conseil du gouvernement a pris certaines mesures consignées dans le projet de loi de finances rectificative afin de relancer le secteur de l’immobilier touché par le coronavirus. Seulement, ces mesures sont loin de produire l’effet escompté.

La réduction des droits d’enregistrement est l’une des mesures proposées par le gouvernement, rapporte La Vie éco. Pour Taoufik Kamil, président la FNPI, la disposition relative à la réduction de moitié des droits d’enregistrement vise à baisser le coût fiscal pour les acquéreurs désireux d’acheter un bien immobilier à habiter. Selon lui, cette mesure à elle seule ne pourra pas contribuer à la reprise du secteur de l’immobilier comme le souhaitent les acteurs.

"Cette mesure devait être proposée avec paliers permettant par exemple à un acquéreur d’un bien à 3 MDH de payer un taux réduit sur le premier palier jusqu’à 2,5 MDH et un taux plein sur les 500 000 DH restants », a-t-il suggéré, indiquant que la prise d’autres mesures s’avèrent nécessaires. « La mise en place de nouvelles stratégies visant un urbanisme concerté avec les opérateurs est nécessaire et ce, afin de proposer un foncier à un coût plus adéquat et également un environnement urbain permettant une vie décente de nos concitoyens", propose le président de la fédération.

Pour sa part, l’économiste et spécialiste en immobilier, Driss Effina estime que "la mesure prise par BAM d’abaisser son taux directeur et qui serait répercuté sur les taux débiteurs autant pour les promoteurs que les acquéreurs aurait davantage d’impact que les dispositions prises dans le cadre de ce projet". Il est convaincu que : "cela, combiné aux facilités de caisse et aux crédits relance, contribuerait largement à la relance du secteur, plutôt que ces mesures insignifiantes".

Il propose entre autres de supprimer ou de ramener les frais de transfert de propriété à 1% et d’accorder à la classe moyenne les avantages fiscaux du segment social, partiellement ou totalement pour une période d’une ou deux années, pour les logements allant jusqu’à 1MDH. De même, il appelle à la suspension du référentiel des prix immobiliers au cours des 2 prochaines années pour laisser le marché fonctionner naturellement à la hausse comme à la baisse.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Loi de finances (PLF 2024 Maroc) - Conseil de gouvernement

Aller plus loin

Immobilier au Maroc : quelles perspectives après la crise ?

Le secteur de l’immobilier au Maroc, durement touché par la crise du covid-19, fait face à de difficultés diverses dans le cadre de la reprise d’activités après le confinement.

Rebond du marché immobilier au Maroc

Les ventes immobilières sont reparties à la hausse au Maroc et les prix ont connu une baisse selon les professionnels du secteur. Une dynamisation due à la réduction de 50% des...

Immobilier au Maroc : un cadeau pour futurs acheteurs

Au nombre des mesures prévues par le projet de loi de finance rectificative en étude à la Chambre des représentants, figure la réduction de 50 % des droits d’enregistrement sur...

Maroc : les ventes ne finissent pas de dégringoler dans l’immobilier

Le marché de l’immobilier au Maroc continue sa dégringolade. Selon l’indice des prix des actifs immobiliers publié par Bank Al-Maghrib, on note une baisse de 3,3% qui s’étale...

Ces articles devraient vous intéresser :

Immobilier au Maroc : baisse des prix

Au deuxième trimestre de cette année, le secteur immobilier au Maroc montre des signes d’essoufflement, avec une forte baisse des transactions.

Maroc : Une vague d’embauches publiques attendue en 2024

L’État marocain prévoit en 2024 la création de 30 034 postes dans les ministères et institutions publiques, révèle le Projet de loi de finances (PLF) 2024.

Maroc : changement majeur chez Airbnb

La plateforme américaine Airbnb interdit désormais toutes les caméras de surveillance à l’intérieur des logements mis en location. Cette nouvelle règle entrera en vigueur en avril dans tous les pays, y compris le Maroc.

Immobilier au Maroc : les MRE en première ligne

L’apport considérable des Marocains résidant à l’étranger (MRE) devrait contribuer à booster le marché de l’immobilier au Maroc au troisième trimestre 2023.

Les MRE bénéficient d’une exonération fiscale pour l’achat de logements sociaux

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier d’une exonération fiscale lorsqu’ils achètent un logement social, à condition de remplir les critères énoncés dans le Code général des impôts, a affirmé Nadia Fettah, ministre de l’Économie...

Aide au logement : gros succès auprès des MRE

Le programme d’aide directe au logement connait un franc succès depuis son lancement. Au 23 mai 2024, 11 749 personnes ont déjà pu bénéficier de cette aide, sur un total de 73 711 demandes déposées. De nombreux Marocains résidant à l’étranger ont...

Le Maroc met fin à l’état d’urgence sanitaire

Le gouvernement marocain a décidé de mettre fin à l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis l’apparition des premiers cas de contamination au coronavirus.

Promoteurs immobiliers au Maroc : le fisc lance une opération coup de poing

La Direction générale des impôts (DGI) va lancer prochainement une vaste opération de contrôle et d’inspection visant les grandes entreprises et notamment les promoteurs immobiliers ayant eu recours à des pratiques frauduleuses pour bénéficier...

L’inclusion des MRE à l’aide au logement passe mal

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent bénéficier de l’aide directe au logement au même titre que les Marocains résidant au Maroc, ce qui n’est pas du goût de bon nombre d’internautes. Certains d’entre eux n’hésitent pas à appeler à...

Immobilier au Maroc : les notaires contrôleront la provenance de l’argent

Les notaires marocains ont décidé de prendre une part active dans la lutte contre le blanchiment d’argent dans l’immobilier.