
La ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, vient de procéder au lancement des programmes de renforcement du capital humain, prévus dans le cadre de la feuille de route du tourisme sur la période 2023-2026. Preuve de l’importance qu’accordent les...
Le Maroc consolide et diversifie son attractivité. La configuration des investissements directs étrangers, qui dépasse pour la 2e année consécutive 25 milliards de DH, le montre. La part relative des privatisations représente, en 2006, 15,8%. Cinq ans plus tôt cette part était de… 71% ou encore de 60% en 2003. Ce ne sont plus donc les recettes exceptionnelles qui dopent nos chiffres, mais bel et bien des investissements de plus en plus diversifiés, en particulier dans les secteurs sur lesquels le Maroc a fait des choix de développement.
Par ailleurs, les progressions des investissements sont éloquentes dans les secteurs du tourisme, de l’industrie, de l’immobilier, de la banque et assurances.
Le secteur des services, sur lequel la politique économique mise, accapare 64% des investissements reçus.
Dans les secteurs du tourisme et de l’immobilier, la progression est fulgurante. Ils représentent à eux seuls près de la moitié des IDE (48%) :
8 milliards de DH ont été investis dans le tourisme en 2006, soit 43 fois plus qu’en 2000 juste avant le lancement de la politique touristique « Vision 2010 » !
« Etat stratège »
De même l’on a investi dans l’immobilier près de 4 milliards de DH, c’est-à-dire 7 fois plus que ce qui a été investi en 2000. Le secteur privé est en phase avec les grands programmes économiques lancés (tourisme, logement, offshoring, etc.) et confortent le principe adopté par le gouvernement Jettou, d’un Etat « stratège » ou « coach » (selon la formulation d’Adil Douiri, ancien ministre du Tourisme et de l’Artisanat, mais aussi rédacteur du programme de la CGEM, qui a fait bouger les idées dans les relations Etat-entreprises). L’Etat soutient les entreprises qui « marquent des buts ».
La France et l’Espagne ne sont pas (encore ?) détrônés et demeurent en tête des pays investisseurs au Maroc, suivis de l’Union économique luxembourgeoise (UEBL). Ces trois pays concentrent près des trois quarts des investissements (72%). Par contre, et c’est une donne historique, les pays du Golfe entrent dans la danse.
Beaucoup d’entre eux repensent leurs réformes économiques et décident d’investir les surplus de liquidités exceptionnels générés par la flambée des cours du pétrole. Ils représentent 10% des investissements étrangers au Maroc, pour beaucoup grâce à l’action de VRP du Souverain auprès des chefs d’Etat de ces pays.
Le Koweït est juste derrière l’UEBL. Les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite (respectivement 9e et 10e) sont derrière les Etats-Unis, mais devancent l’Italie.
Ces pays ont massivement investi l’immobilier et le tourisme. Toutefois, nombre d’analystes restent prudents : méconnaissance réciproque des méthodes de travail oblige. Certains observateurs redoutent que les projets d’investissements n’aboutissent pas tous.
En 2006, ces pays ont investi pas moins de 17,3 milliards de DH, soit 15 fois plus que les investissements approuvés par la Commission des investissements en 2005. A août 2007, ce montant est passé à 20 milliards de DH !
Les centres d’appel restent une des activités qui profitent du boom des investissements. Plus rien ne les arrête. Ils poussent comme des champignons et dans beaucoup de villes. L’activité des centres d’appels connaît un boom sans précédent : en deux ans (2004-2006), plus de 150 nouvelles déclarations déposées à l’ANRT (Agence nationale de réglementation des télécommunications) !
Création d’emplois : 17.500, croissance annuelle de plus de 11%, rien que cela ! L’investissement étranger est principalement français et espagnol pour des raisons évidentes. Le capital étranger est présent dans 49% des centres d’appel, majoritaire dans la moitié des cas selon la DIE.
Tourisme
Les performances en 2006 du secteur du tourisme sont très satisfaisantes : +10% de touristes total par rapport à 2005 pour atteindre 6,6 millions de touristes. Il y a +15% de touristes hors MRE par rapport à l’année précédente. Des recettes records : 53 milliards de DH.
Pas étonnant donc que ce soit le premier secteur en termes de projets approuvés par la Commission des investissements en 2006, de création d’emplois et de montant à investir. « Avec 31,5 milliards de DH, ce secteur représente près de 50% du total des montants d’investissements à engager durant l’année 2006 et près de 65% des emplois à créer durant cette période », indique le rapport de la DIE.
Cela sans parler des 17 projets touristiques approuvés à fin août 2007 pour un montant de 33,4 milliards de DH et 16.977 emplois à créer.
Bourse : 124 milliards de DH en actions !
Le rapport de la DIE (Direction des investissements étrangers), citant la note du CDVM (Conseil déontologique des valeurs mobilières) sur l’investissement étranger à la BVC (Bourse des valeurs de Casablanca), souligne la forte progression de l’investissement étranger en actions cotées : +37.8% ! Ce qui équivaut à 124 milliards de DH en 2006 ! Nous savions la BVC en ébullition et sujette à moult intérêts, mais pas à ces niveaux !
L’explication principale selon la note : la forte performance de l’indice général de la Bourse Masi (71%) et dans une moindre mesure, les prises de participation des français Arcelor et Groupe Caisse d’Epargne dans les capitaux respectifs de Sonasid et du CIH.
L’Economiste - H. B.
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